Le 18 octobre, la Conférence des présidents d’université lance l’alerte. Uniquement deux tiers des 90 euros de la CVEC (Contribution Vie Étudiante et de Campus), payée par chaque étudiant depuis cette année, seront utilisés pour l’amélioration des conditions de vie sur les campus. Le reste servira à l’État pour rembourser la dette publique.

Une problématique anecdotique pour certains, mais qui pourtant n’est que le symptôme d’une décennie de choix politiques en (dé)faveur de l’enseignement supérieur ; des économies cachées derrière des discours de progrès.

Depuis 2008, le gouvernement se félicite chaque année de son investissement dans l’enseignement supérieur. Et pour cause : le budget de 11,3 milliards d’euros en 2008 est passé à 13,4 milliards en 2018. Bonne nouvelle ? Le tableau pourrait cependant être bien moins rose que promis.

Quelques précisions sont nécessaires si l’on souhaite analyser le budget alloué à l’enseignement supérieur. Il est judicieux de rappeler, dans un premier temps, que la hausse des prix, pendant ces dix dernières années, représente à elle seule la moitié de ces 2 milliards d’augmentation. Dans les faits, les universités n’ont réellement vu leur budget augmenter que d’environ un milliard. Dans un second temps, rappelons que le nombre d’étudiants a augmenté de 20% sur cette même période. Ces deux ajustements pris en compte, le constat est bien moins satisfaisant : nous assistons à une chute ininterrompue du budget par étudiant depuis 2008.

Le scandale est d’autant plus grand pour l’étudiant qui écoute les différents discours de nos gouvernements : ceux-ci miseraient tous sur la jeunesse, appelant à investir dans la formation et l’innovation. Des études de plus en plus nombreuses nous rappellent que seule l’éducation nous permettra de répondre aux défis de demain : s’adapter aux mutations causées par l’intelligence artificielle, lutter contre les inégalités grandissantes et trouver une solution à la crise écologique actuelle.

Notre société sera-t-elle à la hauteur des enjeux de demain si elle n’arme pas sa jeunesse de savoirs ? Il y a pourtant un début de solution politique simple : rendre l’argent !

Alban GEORGE

Illustration : Samy DARIN

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