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Débattre en Sorbonne : l’éloquence au cœur du quartier latin

« Débattre avec des acteurs du monde contemporain et apprendre à parler ». C’est ainsi que Maxime Daeninck, président de Débattre en Sorbonne, définit « le fond et la forme » de cette association étudiante. Après avoir vu le jour en 2010, celle-ci perd en activité, jusqu’à devenir presque inexistante à la fin de l’année universitaire 2016/2017. Lorsque Maxime en devient président en septembre 2017, il donne un souffle nouveau à l’association d’art oratoire. Accompagné de Mahjoub Maireche, secrétaire général, Maxime nous présente l’association qui a organisé une visioconférence avec Edward Snowden en décembre dernier, et qui organise une conférence avec Anne Hidalgo en février prochain.

La (re)naissance d’une association d’art oratoire

Fin septembre 2017, alors qu’il a rejoint Débattre en Sorbonne à la fin de l’année précédente, Maxime en devient le président. Dès novembre, l’association reçoit Bernard Cazeneuve pour un débat. Aujourd’hui, environ deux événements par semaine sont organisés, avec des invités plus surprenants les uns que les autres. « Ça s’est fait au fur et à mesure, on a créé une dynamique », affirment les deux étudiants responsables de l’association. Une dynamique qui ne semble pas prête de s’essouffler, à en croire la rapidité à laquelle les places pour les événements sont écoulées : en ligne, il ne faut que trois minutes après l’ouverture des inscriptions pour que celles-ci soient complètes. Ces événements s’organisent autour de deux axes principaux.

Des conférences et du débat

Le premier est l’organisation de conférences, sur des sujets variés, la pluridisciplinarité étant au cœur du projet de Débattre en Sorbonne. Alors que le 6 février, la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau sera l’invité, Anne Hidalgo, la maire de Paris, sera reçue en Sorbonne par l’association le 13 février, précédent Nicole Belloubet, ministre de la justice et Garde des sceaux, le 12 mars. Mais Maxime affirme bien sa volonté d’élargir encore les thèmes, en organisant des conférences sur l’écologie ou les trous noirs. Ces conférences sont toutes minutieusement montées. Lorsqu’en 2018, ils ont organisé le faux procès de Richelieu, il était évident qu’il fallait s’aider d’un historien et d’un metteur en scène. L’objectif : proposer la mise en scène la plus plausible qui soit.

Le deuxième volet de Débattre en Sorbonne est l’amélioration de l’éloquence des étudiants eux-mêmes. Apprendre à manier la langue française, à formuler des arguments… Pour se faire, l’association organise des faux procès, des concours auxquels participent de vrais magistrats… Les participants ont pu tester leur art oratoire lors des affrontements fictifs entre Victor Hugo et Lamartine, ou encore Camus et Sartre. Un événement sera même prochainement organisé dans l’enceinte du Panthéon. Des masters class sont aussi proposées, en plus des formations internes d’éloquence. Débattre en Sorbonne possède sa propre équipe d’éloquence. Selon les deux membres de la direction de l’association, être membre permet d’apprendre à « prendre la parole », de « progresser petit à petit en art oratoire, parfois même de casser sa timidité ».

Qui sont les membres de Débattre en Sorbonne ?

Tout types d’étudiants aimant le débat. Qu’ils soient en filières scientifiques, en droit, ou en lettres, les membres de Débattre en Sorbonne se rejoignent par leur goût pour l’art oratoire. Sorbonne Université, Paris 13, Sciences Po… Si la majorité sont des étudiants de la Sorbonne, l’association est ouverte à tous les étudiants franciliens partageant cette passion. Outre les différents événements organisés, les membres de Débattre en Sorbonne peuvent profiter de visites : les précédentes ont eu lieu à l’Assemblée Nationale, au Conseil d’État ou encore à la Cour des comptes. Aujourd’hui, Débattre en Sorbonne compte environ 80 membres.

On a réussi à créer une référence

Le secrétaire et le président s’en félicitent, avec Débattre en Sorbonne, ils ont réussi à « créer une marque ». « J’avais une vision idéalisée de la Sorbonne lorsque j’y suis arrivé », explique Maxime. La Sorbonne, ce haut lieu d’études et de savoirs, au cœur du quartier latin et de l’histoire estudiantine qui s’y est faite. Cette vision, c’est celle que transmet Débattre en Sorbonne aujourd’hui. Plus que l’excellence de l’art oratoire étudiant, Débattre en Sorbonne promeut le milieu universitaire parisien dans son ensemble, sa richesse et sa variété. Débattre en Sorbonne a réussi l’ambitieux pari de faire venir « les acteurs du monde contemporain » en Sorbonne, et d’apprendre aux étudiants à échanger avec eux ; l’association est devenue la tribune étudiante du quartier latin.

Margot BRUNET

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