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Éditorial

Sous le soleil mourant, une locomotive s’immobilise au bord d’un canyon en grondant… Bienvenue à Westworld. Peuplée de robots humanoïdes, cette série revoit l’intelligence artificielle (IA) au grand écran dans un décor de Western. Encore une fiction insensée ? La réalité pourrait bien vous surprendre. Activé en 2015, l’androïde Sophia de Hanson Robotics est un robot social au visage d’Audrey Hepburn, doté d’une analyse faciale. Il combine des réponses pré-écrites et des algorithmes apprenants pour converser avec les humains.

Cette innovation technologique époustouflante amène avec elle controverses et débats : quelle place accorder à l’IA dans notre société ? L’Arabie Saoudite a étonné la communauté internationale en offrant la citoyenneté à Sophia fin 2017. En France, le récent rapport AI For Humanity, rédigé par le mathématicien et député LREM Cédric Villani, expose la nécessité d’un cadre institutionnel ayant un pouvoir de jugement sur toutes les formes d’IA pour « garder la main ». Cette institution devrait par exemple décider si un androïde peut avoir des droits ou non.

Pour cela, nous devons déterminer ce qui nous distingue des robots. Il faudrait revoir notre conception prométhéenne du monde et admettre l’existence d’autres formes de conscience. Nous supposons que la conscience est définie par une certaine densité de connexions nerveuses dans le cerveau. Parallèlement, une titanesque quantité de liaisons électriques pourrait rendre une entité « non biologique » capable de penser par elle-même. Un être lucide, ou pour lequel nous reconnaissons une forme de conscience, ne mérite-t-il pas le droit d’exister sans subir de dégradation ? Voici une des nombreuses questions sur lesquelles les institutions chargées de l’IA devront trancher…

Alexandre FOLLIOT et Violette VIARD

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