Mona Chollet, éditions Zone. Sorti le 13 septembre 2018
Avec un tel titre, on pourrait croire que l’ouvrage de Mona Chollet est un roman historique sur la magie et l’inquisition : c’est loin d’être le cas.
Mona Chollet — que vous connaissez peut-être pour Beauté fatale (qui analyse les industries du « complexe mode-beauté » ainsi que leur influence sur le corps des femmes) et pour Chez Soi (dans lequel elle présente, par le biais de la maison, les oppositions sociales et le besoin d’entretenir le foyer en particulier pour les femmes) — retrace ici la figure de la sorcière tant à la Renaissance qu’à notre époque.
Les sorcières de la Renaissance, reconnaissables par leur envie d’indépendance et leur âge avancé étaient perçues comme les prêtresses de Satan. Bien que notre représentation de ces dernières dans les romans, films, séries ou jeux ait bien changé aujourd’hui les sorcières de nos sociétés occidentales sont bel et bien réelles pour l’auteure. En effet, de nombreuses femmes font le choix de l’indépendance vis-à-vis des hommes, de ne pas avoir d’enfant, ou bien d’assumer de prendre de l’âge. Des choix qui peuvent sembler anodins pour certains, mais que la société demande encore trop souvent à ces femmes de justifier, car restant singuliers. Dans ce livre, Mona Chollet veut encourager les femmes à s’assumer, de façon à être plus libres.
Et, bien qu’il soit plus accessible aux femmes, qui se reconnaîtront sûrement dans certains passages, ce livre ne s’adresse pas qu’à elles. Il offre aussi une analyse de la société actuelle ainsi que de la place de chacun dans celle-ci.
L’écriture sait être très fluide sans rendre le propos simpliste, l’analyse est juste et bien documentée. Le propos saura être apprécié par chacun, quel que soit son genre.
Chloé DUDOUIT