Site icon Alma Mater

Violences et manifestations

Le 17 décembre, l’ONG Amnesty International dénonçait les violences policières dans les manifestations de Gilets jaunes, évoquant un « usage excessif de la force ». La France ne fait malheureusement pas figure d’exception face à la communauté internationale, bien au contraire.

Mercredi 30 août 2017, au Venezuela. Des manifestations contre le régime de Nicolas Maduro, à Caracas et dans d’autres villes du pays, sont le siège de violents affrontements avec les forces de l’ordre. En une journée, on dénombre 10 morts. En 4 mois de mobilisation pour réclamer le départ du président, le bilan s’élève à 120 morts. Dans les rues, les manifestants sont chassés à l’aide de véhicules blindés.

5 mai 2018, en Russie. Les opposants organisent des rassemblements pacifiques, deux jours avant l’investiture de Vladimir Poutine. Amnesty International évoque que « des hommes non identifiés ont dispersé les manifestants par la force […] les autorités russes ont une nouvelle fois refusé d’autoriser les manifestations, utilisant ce prétexte pour réprimer ceux qui se sont rassemblés ». Alors que les manifestants ne connaissent pas la fonction de ceux qui dispersent violemment la manifestation, la police n’intervient pas. Un manifestant est grièvement blessé à la tête, et des mineurs sont arrêtés arbitrairement en marge de la manifestation. Au total, 1300 arrestations ont lieu dans la journée.

En Iran, entre le 22 décembre 2017 et le 5 janvier 2018, L’ONG rapporte qu’au moins 22 personnes ont été tuées suite aux interventions de la police anti-émeute. Des tirs à balles réelles sont rapportés, malgré l’interdiction de l’utilisation d’armes à feu contre des manifestants non armés du droit international.

Venezuela, Russie, Iran, mais aussi Éthiopie ou encore Palestine. Si les violences françaises sont autant pointées du doigt, c’est parce que la France est le « pays des Droits de l’Homme ». Mais le problème est à voir dans l’autre sens. Les violences françaises ne sont pas « trop considérées » parce que nous sommes au pays de l’égalité — ce sont les violences dans tous les autres pays qui devraient l’être autant qu’en France.

Margot BRUNET

Quitter la version mobile