Paris, vous l’habitez, mais la connaissez-vous vraiment ? Retour sur quelques faits incontournables de l’histoire de la ville, qui façonnèrent le visage que l’on connaît d’elle aujourd’hui.

1# Boulevard Haussmann

Connu aujourd’hui pour ses grands magasins, le boulevard Haussmann porte en fait le nom de celui qui transforma le plus le visage de la capitale. Préfet de Paris sous Louis-Napoléon Bonaparte, Haussmann œuvra avec de nombreux architectes à moderniser une ville jugée comme en retard sur son temps par l’empereur.

À cette époque, Paris est en effet une ville extrêmement dense et peuplée ; son centre, composé de petites ruelles sombres gênant la circulation, est fui par les classes les plus riches qui craignent la propagation d’épidémies. La volonté de l’Empereur est alors d’endiguer la paupérisation du cœur de la capitale, potentiel terreau de soulèvements populaires. Il fait donc appel au baron Haussmann, homme de caractère, afin de diriger les plus grands travaux que Paris allait jamais connaître. Après l’expropriation des habitants, l’Etat perce le tissu urbain de grands axes de 20 à 30 m de large — comme le boulevard Haussmann —, une véritable révolution pour l’époque. Les parcelles attenantes sont alors vendues à des promoteurs qui s’engagent à suivre un cahier des charges extrêmement sévère pour la construction des immeubles que l’on qualifiera plus tard d’haussmanniens, tant ils deviendront emblématiques de la capitale. Inutile de préciser que de nombreux monuments et hôtels particuliers pâtiront des plans du baron et seront rasés. Seul quartier du centre épargné, le Marais, dont on peut encore aujourd’hui découvrir les ruelles étroites.

Les grands travaux d’Haussmann, poursuivis pendant la IIIe République, seront le point de départ de la gentrification du centre de Paris. Alors que les classes sociales se mélangeaient dans les immeubles pré-haussmanniens — avec, cependant, une hiérarchie dans la répartition des étages — les nouveaux loyers, bien plus élevés, obligent les moins aisés à s’installer en périphérie de la ville. Paris réussi pour l’Empereur !

 

2# La Bastille

Incarnant la fin de la royauté, la prise de la Bastille a été un événement symbolique majeur dans l’histoire de France. Initialement, la Bastille était un petit château qui protégeait la porte Saint-Antoine et qui fut agrandi en une forteresse urbaine en 1383. Huit tours de 24 mètres de haut et un large fossé alimenté par les eaux de la Seine défendaient alors le château. Au cours de son histoire, la Bastille fut occasionnellement utilisée comme prison d’État, entrepôt d’armes, lieu de réception royale ou bien encore comme coffre-fort du trésor.

La Bastille devient le 14 Juillet 1789 un lieu symbolique de la Révolution. Les révolutionnaires parisiens, cherchant des armes pour lutter contre les forces royalistes, se rendent tout d’abord aux Invalides. Déçus par ce qu’ils y trouvent, ils décident d’attaquer la Bastille. À ce moment, la Bastille sert de prison mais sa destruction est déjà signée par Louis XVI : il n’y a que dix soldats pour protéger la forteresse…

Après leur massacre, les révolutionnaires ne trouvent que sept prisonniers incarcérés : quatre faussaires, deux fous et un obsédé sexuel. La démolition de la Bastille est ensuite entreprise par M. Palloy, un entrepreneur en maçonnerie qui propose cette destruction comme acte symbolique de la fin de la monarchie et de la chute de Louis XVI. Les pierres sont alors poussées dans les fossés pour donner naissance à la place que nous connaissons aujourd’hui ou vendues pour d’autres projets. De plus, grâce aux pierres originales, des maquettes de la forteresse sont envoyées dans chaque département, contribuant à créer le mythe républicain qu’elle est aujourd’hui. La Bastille est donc présente par son absence dans l’imaginaire collectif.

D’autres faits historiques sur Paris, seront à découvrir sur le site d’Alma Mater : restez connectés !

Fadhila Chikh

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *