Les Règles dans l’art

Associer les règles et l’Art ne semble pas une évidence à première vue. Pourtant un certain nombre d’artistes, femmes pour la plupart, ont réussi à faire de ce thème souvent censuré, voire tout simplement non représenté, un objet d’art en lui-même.

 

La Place du sang

Cette question de la représentation des règles en Art passe inévitablement par la représentation du sang. Souvent considéré comme sale, dévalorisant voire même impur, il est le symbole des menstruations et de ce fait, peu représenté. Cependant des artistes comme Judy Chicago et son œuvre « Red flag » datant de 1971 (cf.image) ou plus récemment Sarah Navqi et « Period, série Menstruation is normal » (2016) n’hésitent pas à faire du sang un élément de leur œuvre. Ainsi, dans l’œuvre de Sarah Navqi on peut voir une culotte tachée de sang et brodée de perles. Ce choix de montrer du sang est symbolique car il montre « une simple réalité » souvent censurée.

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Une œuvre « pas très en règle »

C’est le cas de Joana Vasconcelos, artiste portugaise et de son œuvre « A Noiva » (« La Fiancée » 2005, ci-dessous), immense lustre fait de centaines de tampons hygiéniques. Cette œuvre se veut audacieuse par le choix d’un matériaux « inédit » dans le monde de l’Art mais également par le point de vu adopté par le spectateur. En effet, si l’on regarde le lustre de loin, l’illusion est parfaite, ce n’est que si l’on s’approche et que l’on regarde l’œuvre de plus près que l’on se rend compte qu’il s’agit de tampons hygiéniques. C’est l’amère expérience que va connaître le Château de Versailles qui devait à l’origine exposer l’œuvre courant juin 2019 mais qui, en se rendant compte du matériau utilisé, décidera de ne pas l’exposer. C’est finalement le Centquatre (établissement culturel) qui exposera l’œuvre « censurée » par le Château de Versailles, de juillet à septembre 2019.  Ce refus d’exposer l’œuvre en raison de sa nature pose la question de la censure et de l’acceptation des règles comme sujet d’art mais plus profondément de son acceptation dans la société.

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En conclusion, les règles restent assez peu représentées en Art et semblent réservées aux artistes femmes. Cependant, ces œuvres « inédites » nées dans les années soixante sont bien plus que des œuvres d’art, elles font parties d’un mouvement d’émancipation de la femme et cherchent non seulement à montrer une réalité mais surtout à en briser le tabou.

 Sofia Cardona Agudelo

Sources :

https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/sculpture/lustre-controverse-de-joana-vasconcelos-paris-a-defaut-de-versailles_3313595.html

https://paragone.hypotheses.org/4151

Crédit :

http://joanavasconcelos.com/det.aspx?o=4&f=189

 

 

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