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Les troubles mentaux chez les artistes

Si l’on se penche un peu plus sur la vie mentale de certains des grands artistes et écrivains qui ont marqué l’histoire, on s’aperçoit que nombreux étaient atteints de graves troubles mentaux. Pour certains cela se traduisait par un traumatisme pour d’autres, celui-ci était présent depuis leur plus jeune enfance. Dans le premier cas, le trouble est défini comme circonstanciel et dans le second comme héréditaire. En revanche pour certains artistes, il est difficile de savoir précisément de quoi il s’agit. En effet, une grande partie des maladies mentales connues et répertoriées aujourd’hui, n’étaient pas encore reconnues à leur époque. De ce fait, chose que l’on ne savait pas avant, certaines peuvent être cumulables comme la maniaco-dépression. Ces désagréments ne les ont pourtant pas empêché de créer et d’innover. 

Parmi eux, Van Gogh, génie de la peinture longtemps laissé aux marges de l’histoire de l’art, fut diagnostiqué bipolaire. Ce trouble se traduit de manière très différente d’une personne à une autre. Chez lui, elle lui donnait des baisses d’humeur ou, au contraire,  des intenses sauts d’énergie. La fin de sa vie est la plus significative. Lorsqu’envahi par les émotions et la perte d’un équilibre mentale, il n’était plus capable de créer, laissant ainsi la maladie le consumer totalement. L’alcool, et la non reconnaissance de son travail n’ont d’ailleurs pas contribué à son rétablissement. Par son art décalé et irréel qui ne plaisait pas à ses contemporains et pourtant c’est ce qui fait de lui aujourd’hui un artiste reconnu. Son autoportrait le plus célèbre, intitulé l’homme à la pipe en est un bon exemple. Exécuté juste après sa dispute avec Paul Gaugin dans leur atelier d’Arles, il s’entaille l’oreille avec son rasoir. Son tableau riche en couleurs chatoyantes dépeint un homme à présent seul, le visage encadré d’un bandage et le regard perdu dans le vide. De plus, les traits de sa figure sont sinueux et flous reflétant son état mental après son excès de folie.

Par ailleurs, certains écrivains, comme Gérard de Nerval, n’ont pas laissé leurs troubles les annihiler, à l’inverse, ils les utilisaient pour écrire. Sa mélancolie si intense chez lui est très justement rendue dans son œuvre. Cette même mélancolie touchait aussi Edgar Allan Poe laquelle’ s’ajoutait des hallucinations et des pertes de mémoire. Il écrivait alors sur ce qu’il connaissait le mieux, c’est-à-dire, la peur et l’anxiété. Son œuvre empreinte de mystères met en scène des personnages souvent tourmentés par des fantômes ou par leurs propres idées les faisant alors tournoyer entre la raison et la folie entre le réel et l’irréel, en bref, ce qu’il connaissait si bien. The Fall of the house of Usher une de ses nouvelles, retranscrit un univers inquiétant où la mort n’est jamais très loin. En effet, le narrateur découvre un manoir plongé dans la pénombre dans lequel il ne reste plus que Roderick. Pourtant la maison apparaît bien vivante elle semble alors refléter les émotions et les frustrations de la famille Usher. 

Dans la même veine, l’une des auteurs incontournables de notre époque est atteint d’un trouble mental qui peut être circonstanciel ou héréditaire : la dépression. En effet, la fameuse J.K. Rowling  après un début de vie compliqué et rythmé par de nombreux problèmes familiaux et de déceptions, tombe dans la dépression. Elle réussit à en sortir peu à peu grâce à son imagination débordante et à son univers enchanté. Sa créativité lui permet alors de sortir la tête de l’eau et de retrouver, par le biais de l’écriture, un mental stable. 

Ainsi, les troubles mentaux de ces artistes ne les ont pas tous anéantis mais bien au contraire, la justesse de leurs émotions rendues au cœur de leurs romans ou de leurs peintures font échos aux sentiments les plus profonds de l’homme tels que la peur, l’anxiété, la solitude ou la mélancolie. C’est donc un travail sur eux même qui nous a été transmis et c’est peut être pour cela qu’il nous touche autant. 

Zoé LE BACQUER

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