Liban : Tous sans exception

Des manifestations massives et sans précédent déferlent sur le Liban depuis octobre 2019. 

Loin d’être belliqueux, les libanais se rassemblent pacifiquement. Entre protestations contre la hausse des taxes, contre les coupures d’eau ou d’électricité, mais aussi et surtout, contre le gouvernement en place, la population se mobilise pour faire entendre sa voix. Le Liban croule sous une dette de 86 milliards de dollars et fait face à un déficit public important. La dette représenterait 148% du PIB selon Standard and Poor’s, qui établit un indice boursier international. Cette situation économique est véritablement critique. Le pays entier se mobilise, de Beyrouth à Tripoli en passant par Zahié et bien d’autres villes libanaises. Des barrages routiers sont également organisés par les manifestants, violemment réprimés par l’armée.

Sous les nombreux drapeaux libanais que l’on voit dans les rues, des manifestants scandent des slogans tels que “Tous sans exception”. Ils réclament un changement complet du gouvernement en place pour en finir avec la corruption des politiciens. Malgré la démission du Premier Ministre, Saad Hariri, le 29 octobre dernier, la situation reste critique. Le gouvernement tarde et peine à constituer un nouveau cabinet, ce qui rend la situation politique d’autant plus complexe. Quant aux candidats, ils accumulent les polémiques. Il a été question d’une réélection de Saad Hariri, réfuté par ce dernier, puis le président Michel Aoun a évoqué la création d’un gouvernement “techno-politique” issus des partis que critiquent le plus les manifestants.

On peut donc parler d’une technocratie. Il y a une véritable confrontation entre les politiciens et la population, ces derniers cherchant à préserver au maximum leurs acquis. Alors que la situation dérape entre l’armée et les manifestants, aucune mesure n’est réellement mise en place par le gouvernement. Les militaires chargent sur les manifestants des blocages routiers. Amnesty international fait ainsi état de détentions arbitraires, dispersions par la force ou encore de la torture et autres mauvais traitements. Il s’agit là d’un non-respect du droit international à la manifestation pacifique ainsi qu’un manquement notable du gouvernement libanais à la protection de sa population.

Les manifestations continuent dans tout le pays sans s’affaiblir. La classe politique est attendue au tournant par la population, qui souhaite en finir avec cette impasse politico-économique.  

Clémence VERFAILLIE-LEROUX

 

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