double casquette : lindsey, entre livres et flashs

Épisode numéro 2 : Lindsey Ouart, étudiante et mannequin : Entre livres et flashs 

En ce mois de novembre 2020, Alma Mater vous propose de suivre le parcours d’étudiants à double casquette. Leur quotidien hors du commun vous permettra de découvrir comment il est possible de concilier vie professionnelle et études, comment vivre de sa passion tout en suivant un cursus scolaire. Pour poursuivre cette mini série, nous avons rencontré Lindsey Ouart, étudiante et mannequin.

Lindsey Ouart, 21 ans porte la double casquette d’étudiante et de mannequin depuis quelques mois. En licence d’études théâtrales, sa passion première, à Lille, elle poursuit également une carrière de mannequin. Entre les salles de cours et les sets de shootings photo, elle nous raconte sa double vie emplie de passions. 

Shooting photo de Lindsey- crédits photo : Stevens Fievet @sfphotographe

Comment en êtes-vous arrivée à ce parcours  et pourquoi avoir choisi de mener de front ces deux vies ?


J’ai commencé ma licence juste après le bac, je n’étais pas encore mannequin. À cette époque j’avais donc mes études, un job étudiant dans la vente et un instagram grâce auquel j’ai réussi à toucher des photographes ou encore des petites marques qui venaient de se lancer. C’est ainsi qu’est arrivé le mannequinat dans ma vie, d’abord comme une sorte de hobby, puis qui a pris de plus en plus d’ampleur.
Après une année de césure où je travaillais à plein temps, j’ai repris mes études en septembre. C’est donc la première fois que j’enfile cette double casquette d’étudiante et de mannequin.
Je sentais que j’avais encore cette soif d’apprendre et de me challenger, appuyée par le besoin d’avoir un bagage professionnel en validant un diplôme.
J’ai conscience que le mannequinat peut être éphémère donc il était important pour moi de ne pas avoir que ça dans ma vie. 

Est-ce que votre entourage a joué un rôle dans ce choix de vie ?

Mon entourage, et surtout mes parents, a un petit peu paniqué quand j’ai quitté mon CDI et mon appartement pour partir en Inde quelques semaines avec mon agence. 

À mon retour, et après le confinement qui m’a beaucoup fait réfléchir, j’ai pris la décision de reprendre mes études. De plus, j’avais à ce moment moins de contrats donc je me suis dit que c’était parfaitement gérable.
Quand on fait un métier par passion, plus on travaille et moins on se voit arrêter, on a au contraire envie que ça prenne de l’ampleur, donc s’est naturellement posée la question : est-ce que je me lance dans le mannequinat à plein temps ?
Mes parents ont insisté pour que je reprenne mes études pour palier l’aspect éphémère du métier, et c’était également la décision vers laquelle je tendais. Je leur ai demandé conseil, mais je l’ai avant tout fait pour moi. 

Comment organisez-vous votre temps dans ces deux vies ? 

Je ne suis pas vraiment maître de mon organisation dans la mesure où je peux être appelée n’importe quand, pour aller n’importe où, pour n’importe quelle durée.
Il m’arrive de manquer des cours quand je pars quelques jours en shooting. Je prends bien sûr de quoi travailler mais je n’en ai pas toujours le temps. Je me rends compte qu’il est difficile de suivre les deux au même moment. Oui, je peux suivre mes études et le mannequinat en même temps, mais faire mes devoirs sur le set je sais désormais que ce n’est pas possible. 

Estimez-vous que cela vous rend un peu moins étudiante qu’un.e autre ? 

Un petit peu, oui. Je le sens particulièrement dans les travaux de groupe où j’ai cette impression d’être parfois à la traîne ou moins impliqué.
Mais cette double casquette m’apporte la satisfaction de me dire que je ne suis pas qu’étudiante, qu’il y a autre chose à côté qui m’anime et me fait sentir vivante. 

Toute situation a de toute façon ses avantages et ses inconvénients. 

Shooting photo de Lindsey- crédits photo : Stevens Fievet @sfphotographe

Est-ce que vous avez  l’impression d’être une initiatrice de cette double casquette étudiante et mannequin ? 

Je me sens plus débutante qu’initiatrice. Les mannequins les plus expérimentés que je rencontre sur le shoot sont tous partis de cette double casquette et ont finalement fait un choix après quelques temps. Pour le moment, je me considère encore débutante, j’ai encore une marge de temps suffisante au suivi de mes études mais je sais pertinemment que si le mannequinat prenait davantage d’ampleur je serais contrainte d’arrêter l’un des deux. Pour être honnête, ce serait certainement les études, notamment si je suis amenée à partir à l’étranger. Je considérerais alors la possibilité de suivre des cours à distance mais je ne m’empêcherais pas de saisir ces opportunités qui n’arrivent pas deux fois, contrairement aux études que l’on peut reprendre toute sa vie. 

Quels conseils donneriez-vous à un.e étudiant.e qui souhaiterait suivre un cursus scolaire tout en exerçant professionnellement sa passion ? 

Il ne faut surtout pas mettre sa passion ou ce qui nous fait vibrer de côté pour les études, c’est pour moi ce qui nous fait vivre. Il est important d’avoir un bagage professionnel mais je pense que ça ne constitue pas toute notre vie et qu’elle devrait au contraire être constituée de passion. Vivre, c’est maintenant ! On se forme quotidiennement en dehors de nos études par nos rencontres, nos voyages, nos divers changements de routes, nos explorations etc. 

Il faut se dire qu’il n’y a pas, de toute façon,  de bon ou de mauvais choix. Il faut se poser les bonnes questions, écouter son intuition et son coeur. 

Depuis que je l’ai entendue dans le film Le Cercle des poètes disparus, je me répète cette devise qui exprime plutôt bien ma vision des choses : “On lit et on écrit de la poésie parce qu’on fait partie de l’humanité et qu’elle est faite de passion. La médecine, le commerce, le droit, l’industrie sont de nobles poursuites et sont nécessaires pour assurer la vie mais la beauté, la poésie, l’amour, l’aventure, c’est en fait pour cela qu’on vit.” 

Propos recueillis par Valentine L. Delétoille
@Valenttined

couverture : Shooting photo de Lindsey Ouart @byelfelicia – crédits photo : Stevens Fievet @sfphotographe

Un commentaire

  1. Bonjour,

    Sur les photos, vous devriez créditer le photographe (@sfphotographe) car c’est l’auteur des photos.

    Sinon très bon article! Très intéressant.

    Bonne journée

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