C’est avec Lou, Antoine, Zôé, et Paul, quatre des membres du groupe Shrimpsbay,  qu’Alma Mater avait rendez-vous cet après-midi. Étudiants et musiciens, ils nous parlent aujourd’hui de l’évolution humaine et musicale de leur parcours. 

Tout d’abord, pourquoi “Shrimpsbay“ ? 

Lou : C’est assez anecdotique, mais à l’époque où l’on cherchait un nom de groupe, ma copine m’appelait « crevette ». Un jour, elle m’a demandé comment cela se disait en anglais, je lui ai répondu que la traduction était « shrimp » et elle m’a tout de suite dit que c’était génial comme nom de groupe. Malheureusement le groupe Shrimps existait déjà, on a donc ajouté la particule « bay ». 

Pouvez-vous nous parler de votre style musical et de vos influences ? 

Antoine : Nous n’avons pas encore de style très défini mais nous commençons à nous inscrire vraiment dans le rock alternatif ou même dans l’indie pop.

Lou et Antoine : La racine du groupe est très rock. On s’inspire des Artic Monkeys et de The Strokes, mais il s’agit plus d’une influence théorique que définie. De ce point de vue, on pourrait plus se rapprocher d’artistes néo soul, comme Tom Misch ou encore Rex Orange County. 

Quand et comment vous êtes-vous lancés ? 

Antoine : Lou et moi étions dans un autre groupe que l’on a décidé de quitter durant l’été 2019 et j’ai ensuite proposé à Lou qu’on fasse quelque chose tous les deux. Je connais Basile depuis le collège. Ensuite, j’ai rencontré Zôé et Zéphir au lycée puis Paul à la fac. C’est donc un peu moi qui ai fait le lien avec tout le monde. C’est véritablement en octobre de cette même année, lorsque nous étions au complet, que les choses sérieuses ont commencé. 

Zôé : Pour la plupart, nous étions déjà amis avant de commencer. C’est important d’avoir une certaine symbiose pour ne pas avoir peur de froisser l’autre. 

Avez-vous chacun un rôle prédéfini dans le groupe ? 

Antoine : Oui et non. À l’origine c’était Lou le chanteur, moi, le guitariste rythmique, Basile, le guitariste soliste, Paul le bassiste, Zéphir le batteur et Zôé la backup vocalist. Mais au fur et à mesure, on a vu que les voix de Lou et Zôé fonctionnaient bien ensemble : Zôé a fini par prendre la place de deuxième chanteuse. Même si Basile et moi devons nous cantonner à notre rôle en tant que guitaristes, on se laisse la liberté d’échanger les rôles. Zephir fait parfois les cœurs aussi. En termes de composition, c’est moi qui écris toute la partie instrumentale. 

Zôé : Pour l’écriture du chant, Lou et moi nous partageons le travail. J’écris mes couplets et Lou les siens. 

Avez-vous déjà fait des concerts ? 

Tous : Nous n’en avons fait qu’un seul au Piano Vache le 1er février 2020, d’autres étaient prévus mais le confinement a eu raison de nous. Nous connaissions la plupart des gens du public, c’était notre famille, nos amis et on savait qu’il y avait une certaine attente de leur part. Heureusement le stress s’est dissipé au moment même où nous avons commencé à jouer et ça a bien marché, on était très contents. Voir tous ces gens qui nous regardaient jouer et qui appréciaient, voir le public chanter nos paroles, c’était vraiment un sentiment dingue. 

De quelle manière vous êtes-vous organisés durant le confinement et le couvre-feu ? 

Antoine : Pour ma part, pendant le confinement, j’ai continué à jouer et à composer. Je leur envoyais des idées et on les travaillait ensemble si cela plaisait à tout le monde. 

Lou : On a été un peu coupés dans notre élan puisqu’on a été confinés juste après notre premier concert. Malgré tout, on a continué à proposer du contenu sur Instagram. Tout se fait à la maison : certains ramènent leur matériel et nous faisons avec les moyens du bord. 

Comment gérez-vous les études et la musique ?

Tous : C’est tout à fait faisable tant qu’on en a envie. Le fait qu’on soit amis nous aide aussi. On se voit pour prendre du bon temps et pour travailler, on prévoit vraiment à l’avance les moments où l’on répète en studio pour que tout le monde puisse être là. Certains étudient même dans le domaine de la musique — Zôé et Zéphir sont au conservatoire et en musicologie, ce qui fait que ça ne chamboule pas trop leur quotidien. 

Quels sont vos projets futurs ? 

Antoine : Si tout se passe bien, cet été on enregistre un album ou un EP en Albanie, chez mon père qui possède un studio d’enregistrement. Pour les clips, c’est plus compliqué car on veut absolument protéger nos sons s’ils sortent sur des plus grosses plateformes comme Youtube. On attend donc de s’inscrire à la SACEM mais cela demande un investissement majeur et un grand travail de préparation. 

Nous avons remarqué que le thème de l’amour est très présent dans vos musiques (Roses, Pillow fight, Raindrops),

en quoi est-ce un motif inspirant ? 

Lou : Ma définition de l’amour est un peu spéciale puisque je me rends compte que je le redécouvre à chaque nouvelle histoire. Je cherche à retransmettre tous les états et toutes les formes que peut prendre l’amour, qu’il soit fraternel, passionné, sexuel… 

Antoine : Dans nos chansons on peut s’imaginer que “Je est un autre” et décrire des sentiments qui ne nous appartiennent pas forcément mais qui créent un écho chez d’autres personnes. On peut aussi bien créer une universalité à partir d’un sentiment personnel, à la manière de “Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous”. 

Un conseil pour des jeunes musiciens comme vous qui aimeraient se lancer ?


Tous :
Trouvez-vous des amis avec qui faire de la musique, encouragez-les et lancez-vous ; même si vous êtes débutants. Un conseil, n’ayez pas peur d’être nul.le.s ! On l’est tous au début et il n’y a pas besoin d’être bon immédiatement. Notre progression en seulement un an est vraiment flagrante et le démontre bien.  

En attendant de retrouver Shrimpsbay en concert, vous pouvez dès maintenant les retrouver sur les réseaux sociaux et écouter leurs compositions sur SoundCloud. 

Propos recueillis par Camille PATURANGE et Margot SIMMEN

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