Le sport, une barrière défensive face au COVID ? 

Une bouffée d’air frais ! Depuis que le coronavirus fait partie de notre quotidien, cette expression n’a jamais autant porté aussi bien son nom pour qualifier le sport. Salles de sports fermées jusqu’à nouvel ordre, arrêt des sports en intérieur, etc… la crise sanitaire étant passée par là, la pratique du sport a été une bonne occasion de sortir et de s’aérer l’esprit. 

Sur le plan psychologique, effectuer une activité physique procure un sentiment d’extase, de légèreté. Cette sensation de bien-être, nous la devons aux endorphines. Ces  molécules libérées par notre cerveau procurent une sensation de plaisir, parfois euphorisante. D’ailleurs, ce sentiment d’exaltation n’a jamais été aussi nécessaire que ces derniers temps. Les endorphines ont permis à certains d’entre nous de vivre et de surmonter ces confinements et couvre-feux à répétition.

Avant d’être bénéfique et nécessaire à notre santé, le sport serait une protection face au COVID.

Publiée dans le British Journal Sports Medicine, une étude américaine menée par plusieurs chercheurs en collaboration avec le Kaiser Permanente Medical Center, Southern California Permanente Medical Group, l’Université de Californie de San Diego et le Pomona College ont établis un lien entre l’inactivité et les résultats du COVID-19*. Certaines données ont été prises en compte pour mettre en œuvre cette étude tels que le taux d’hospitalisation et les admissions aux soins intensifs (ICU admissions). De plus, les chercheurs américains appuient leurs résultats sur l’analyse du taux de mortalité des patients diagnostiqués du COVID-19 entre le 1er janvier 2020 et le 21 octobre 2020. 

48 440 patients ont alors accepté de participer à l’étude. Ils sont distingués en trois catégories : actifs, modérément actifs et inactifs. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande 150 minutes de sport modéré par semaine. Ainsi, c’est par le temps d’activité physique des patients qu’ils ont pu être classés : 150 min/sem pour les actifs, 10-149 min/sem pour les moyennement actifs et enfin les inactifs pour moins de 10 min/sem.

Les résultats sont sans appel. Les patients du coronavirus inactifs ont un plus grand risque d’hospitalisation (OR 2,26; IC à 95 % ; 1,81 à 2,83). Les personnes inactives ont deux, trois fois plus de risques que les actifs d’être hospitalisées suite à une infection au COVID-19. L’IC à 95 % indique l’intervalle de confiance à 95 % de chance de contenir la vraie valeur du facteur d’augmentation estimé précédemment. Ici, le facteur de multiplication est donc compris entre 1,81 et 2,83 suivant les résultats apportés par les patients. 

De plus, les inactifs comptent 1,7 fois plus de risques d’entrer en réanimation. Être inactif multiplie également par 2,5 fois le risque de mourir.

Cette étude conclut sur le fait que la pratique d’une activité physique, régulière et modérée diminue le risque d’une atteinte grave au COVID. Encore une fois, ces observations permettent aussi d’affirmer que le sport influe sur notre santé et qu’il est une réelle nécessité dans notre quotidien. 

Le co-auteur de l’étude, Robert E.Sallis, complète dans un communiqué : “C’est un signal d’alarme sur l’importance d’un mode de vie sain et notamment de l’activité physique”.

Le médecin du sport, le docteur Jean-Pierre de Mondenard, ajoute que la pratique régulière d’un sport renforce l’immunité, principalement sur le plan pulmonaire. Il détaille que le sport permet de nettoyer ses poumons. Si nous sommes dans l’inactivité, la charge bactérienne augmente, tout comme le risque d’infection. Cependant, il met en garde sur le dosage de la pratique sportive : une heure en moyenne par jour. 

Qu’il soit une défense contre le coronavirus ou non, le sport nous procure du plaisir et prévient de nombreuses autres maladies.

*Physical inactivity is associated with a higher risk for severe COVID-19 outcomes: a study in 48 440 adult patients | British Journal of Sports Medicine (bmj.com)

Garance SAUDERAIS

Sources : 

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