Portrait Photographique – ENTRETIEN MICCAELA LOSORGIO – Partie 2

Suite et fin sur le portrait artistique en photographie en compagnie de Miccaella Losorgio. Au programme, retour dans l’univers de la photographe et débroussaillement de certaines arcanes du métier.


Si vous avez manqué la première partie, retrouvez-la ici :

portrait photographique- Entretien Miccaela Losorgio – Partie 1 (journalmamater.fr)

Le projet Backstage de Miccaela se concentre sur le travail avec des comédiens et comédiennes.
« J’apprécie photographier des comédiens. Ces artistes ont déjà l’habitude des objectifs et des larges audiences. Souvent, ils ont aussi un physique moins atypique que les mannequins. Ça les rapproche de nous, ça permet plus de diversité. Et puis, c’est dingue, mais ils dégagent toujours quelque chose, ils marquent la photo, par leur regard notamment. »

Quand as-tu su que cette photo était la bonne ?

Miccaela : Je ne sais jamais. J’en prends plusieurs, puis choisis celles qui me frappent.

"Backstage" © Miccaela Losorgio.

Comment décris-tu la relation-photographe-modèle ?

Miccaela : S’il n’y a pas de complicité, je ne crois pas que l’on puisse faire de très bonnes photos. Il faut installer une harmonie. Généralement, j’aime travailler chez les modèles. Il y a un côté intime, chaleureux, très à l’aise, alors qu’en studios, l’ambiance est plus neutre, surtout avec les fonds noirs.

D’ailleurs, puisqu’on parle de studios : un jour, je me suis retrouvée sans flash, sans lumière, sans batterie. J’avais une mandarine avec moi, mais l’ampoule, évidemment, était cassée. Voyant l’heure avancer, j’ai dû rapprocher mon modèle de la porte pour profiter de la lumière du jour et ne pas jeter le shooting à la poubelle…

(Petite note de vocabulaire : en photographie, une mandarine n’est pas un fruit, mais un projecteur à face ouverte, de forme demi-sphérique.)

En descendant l’avenue des Champs Elysées, Miccaela nous parle de photos filées. Pour la personne derrière la caméra, le but consiste à cadrer un sujet en mouvement au moment où celui-ci est perpendiculaire à l’objectif, puis de faire pivoter son bassin, ou son trépied, pour le suivre et ainsi obtenir un fond flou. Cet effet permet d’obtenir une sensation de mouvement, mais est également intéressant si l’on veut « masquer » des éléments de fond qui nuirait à la photo.

Une explication en entraînant une autre, nous abordons l’effet de « flou de mouvement ». Celui-ci apparaît quand la vitesse d’obturation est trop lente pour figer complètement le sujet sur le capteur. On peut régler cette vitesse sur une seconde, focaliser le sujet et bouger la caméra ou suivre ses mouvements.
Cet effet est une erreur commune chez les apprentis photographes, mais avec de la pratique, il peut être exploité pour donner vie à de riches peintures, pleines de mouvements et d’expressivité.
En photographie de nature, l’effet de « bougé flou » s’utilise pour représenter des scènes où de l’eau circule. Celle-ci peut aussi bien devenir nuage que de soyeux mirages.

"Flou de bougé" © Miccaela Losorgio.

Nous arrivons à la FNAC des Champs Elysées. Miccaella a en tête d’acheter des batteries neuves et de regarder plus en détail les filtres polarisants. Nous arrivons devant les gammes d’appareils semi-pro et professionnels.

Miccaella explique que les caméras ne rendent pas les mêmes couleurs selon les marques. Certaines tirent vers le bleu, d’autres sur le jaune. Nous l’interrogeons également sur les éléments à privilégier lors de l’achat d’un appareil : la focale arrive en première place. Le vendeur, une personne très affable et passionnée par la photographie, nous avance qu’avec trois objectifs – un grand angle de 24 mm, et des téléobjectifs de 80 et 200 mm – toute personne peut réaliser d’excellentes photos.

Objectif fixe ou zoom ? Tout dépend du budget et de la polyvalence que les photographes veulent donner à leur appareil. Un zoom a l’avantage d’englober davantage de longueurs focales, donc de changer moins souvent d’objectif et d’éviter que la poussière ne rentre au niveau du capteur. Pour certaines situations, comme de la photo urbaine ou sauvage, rester à distance et ne pas perturber les autres s’avèrent souvent être une bonne idée !

A l’inverse, un objectif fixe permet d’alléger la quantité de matériel à porter, ce qui, après plusieurs heures à photographier le monde, est appréciable pour les poignets. Il autorise également une plus grande ouverture, donc une quantité de lumière plus importante reçue par le capteur.

Dernier conseil avant de sécher la plume : dans les zones humides où l’eau risque de condenser sur l’appareil, le vendeur nous conseille d’enrouler un élastique à la base de l’objectif. L’élastique, si bien placé et selon les appareils, se logera dans le petit creux et empêchera l’eau de passer. Économies garanties !

Propos recueillis par Adrien ALBERTINI


Avec la généreuse autorisation de Miccaela Losorgio instagram (@Micchelina & @micchelina_streetphoto) pour diffuser ses photos.

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