Seize ans au pouvoir ! Qui dit mieux ? Cette année 2021 marque le départ d’Angela Merkel, dite « Mutti » (« maman » en allemand), dû à un surnom qui lui a été donné par les citoyens allemands. Celle-ci transmet ainsi les clés de la chancellerie au nouveau porteur du titre : Olaf Scholz. Après quatre ans de mandat, elle quitte la vie politique pour une retraite bien méritée. 

Angela, “première femme de …”

Depuis 2006, sur le podium des 100 femmes les plus puissantes du monde établie par le magazine économique américain Forbes, elle a été classée 14 fois la femme la plus puissante du monde.

Durant quatre mandats, elle a élevé la nation allemande sur la scène politique européenne et internationale. La “gamine”, appelée ainsi par son mentor le chancelier  Helmut Kohl, a dirigé cette quatrième puissance économique mondiale d’une main de fer. 

Auprès d’un gouvernement allemand mené uniquement par des hommes, elle a su faire sa place et est devenue en 2005 la première femme chancelière en Allemagne. Elle a imposé son style et son symbole, le “Merkel-raute”, le losange de Merkel : dans de nombreuses cérémonies, présentations ou encore séminaires en public, elle forme avec ses mains un losange.

Retour sur l’histoire de cette politicienne à la fois opiniâtre et bienveillante

Suite à une scolarité classique dans l’enseignement secondaire, elle poursuit dans le domaine des sciences, précisément en physique. Sa formation de physicienne l’a conduite  à un doctorat en chimie quantique en 1986 à l’Académie des Sciences de Berlin-Est.

Après la chute du mur de Berlin, Angela Merkel adhère au parti de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) en 1990. Ce parti défend principalement les valeurs de la construction européenne et de la démocratie chrétienne. En 1991, elle est promue au titre de ministre des Femmes et de la Jeunesse. Elle bat tous les records une seconde fois et devient à 36 ans la plus jeune ministre de l’histoire allemande. 

Élue à l’Assemblée générale de l’Allemagne réunifiée puis ministre de l’environnement, Angela Merkel aspire à son ascension au gouvernement allemand.

Un autre siècle qui débute, ce n’est pas cela qui rebute la “mutti” des allemands. En 2000, elle est élue à la tête du parti du CDU, première femme à diriger ce parti. 

Enfin, cinq ans plus tard, le règne de l’ère Merkel commence.  

l’Ère Merkel

La chancelière allemande a su surmonter de nombreux obstacles et crises pour tenir son pays debout. Elle gère d’abord la crise financière en 2007. Après la catastrophe de Fukushima en 2011, la chancelière a annoncé que les centrales nucléaires allemandes ne seraient fermeraient petit à petit jusqu’à leur abandon total en 2022. 

Elle a également imposé une austérité budgétaire à l’Union Européenne en  limitant les déficits publics, en jugulant la dette publique ou encore en freinant l’inflation. Forte, pragmatique et sobre, Angela a fait face à la crise migratoire entre 2013 et 2017 et a décidé d’ouvrir les frontières à 900000 migrants syriens. Cette décision n’a d’ailleurs pas fait l’unanimité auprès de l’opinion publique. Ces images et selfies avec des migrants ont altéré sa popularité et elle a baissé dans les sondages.

En 2019, Angela est éprise de tremblements lors de cérémonies à plusieurs reprises. Ces crises de spasmes ont inquiété et ont dépeint l’image d’une chancelière exténuée par ses années au pouvoir. Plusieurs questions se sont posées sur son état de santé. 

Sa gestion de la première vague de la crise sanitaire l’a fait remonter dans les suffrages. Bon élève de l’Europe, le nombre de décès s’est élevé à 118,6 morts pour un million d’habitants contre 658,9 au Royaume-Uni ou 502 pour notre pays.

Avec une gestion de la Covid critiquée suite au second pic de l’épidémie et une chute de son parti CDU dans les sondages lors des deux élections régionales, la chancelière aux seize années de pouvoir a passé la main, quitté la vie politique et parti la tête haute. Une retraite bien méritée l’attend. 

Triste et avec beaucoup d’émotions, elle a confié les clés de la chancellerie à son vice-chancelier, Olaf Scholz. Social démocrate, ancien ministre des finances et ministre du travail sur la première coalition, c’est à lui que revient la lourde tâche de diriger la nation allemande. Bonne chance Monsieur Scholz !

Garance Sauderais

Sources:

Angela Merkel, l’histoire de la « Mutti » de l’Allemagne aujourd’hui en danger (rtl.fr)

Allemagne : Angela Merkel annonce son départ de la vie politique (francetvinfo.fr)

En direct : passage de flambeau entre Angela Merkel et Olaf Scholz en Allemagne • FRANCE 24 – YouTube

Angela Merkel : retour sur le parcours exceptionnel de la chancelière qui a marqué l’Allemagne – YouTube 

Coronavirus : Comment l’Allemagne, l’ancienne bonne élève de l’Europe, en est-elle arrivée là ? (20minutes.fr)

Allemagne : Angela Merkel annonce son départ de la vie politique (francetvinfo.fr)

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https://www.ledevoir.com/monde/europe/652656/olaf-scholz-elu-nouveau-chancelier-et-succede-a-angela-merkel

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