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Dieux et lumière : que nous racontent les civilisations gréco-romaines, indo-iraniennes, hindoues et incas ? 

Si les dieux grecs et romains demeurent assez connus du grand public, notamment occidental, les dieux issus des civilisations orientales sont moins célèbres. L’histoire culturelle construite à travers chacune des civilisations permet la naissance de ces mythes et figures légendaires. Plus intéressant encore, certains de ces grands noms s’inspirent réciproquement. On observe alors un croisement entre les mythes : des histoires qui s’interchangent et se complètent. Alma Mater met en lumière pour vous les différents dieux et mythes de la lumière, des civilisations Incas, hindoues et indo-iraniennes. 

La « petite » et complexe histoire gréco-romaine 

Établissons, de prime abord, un point sur les divinités gréco-romaines de la lumière. Berceaux de nombreux mythes, ces figures dressent une généalogie complexe. Selon les divers auteurs, il aurait existé Chaos, « béance ou faille », issu de la Théogonie d’Hésiode. Il caractérise le gouffre sans fond, un monde abyssal où la chute est sans fin. La mythologie grecque admet deux divinités nées de Chaos : Nyx (la nuit) et Erèbe (les ténèbres). Le pouvoir de la lumière n’apparaît que plus tard, chez leurs deux enfants Héméra, déesse de la lumière du jour et du soleil et Ether, dieu de la lumière céleste. 

L’histoire ne s’arrête pourtant pas ici, Gaïa (la Terre), troisième enfant de Chaos, donne naissance à Hypérion et Théia. La titanide Théia possède le sens de la vision et de la lumière brillante du ciel bleu – rien que ça ! – tandis qu’Hypérion se contente d’être le titan de la lumière. Des pouvoirs qui se spécifient et se nuancent d’un titan à l’autre, et plus tard des dieux entre eux. En effet, ils engendrent trois enfants, Séléné (la Lune), Éos (l’Aurore) et enfin Hélios (le Soleil). Celui-ci est représenté avec un char et une couronne, nourrissant l’imaginaire collectif religieux romain dès la fin de l’antiquité. Une inspiration littéraire, poétique et sculpturale permise par César lui-même à la fin du IV? siècle. D’autres noms s’ajoutent à la liste, notamment Augé, la déesse de la première lumière du matin, ou encore celui d’Apollon, (Phébus en latin),  dieu des arts et de la lumière. 

La lumière en Orient 

De ces prémisses riches de l’histoire gréco-romaine, passons aux mythes orientaux où le pouvoir de la lumière prend un autre sens et d’autres formes. Portons donc notre regard en Inde et en Iran. Un événement qu’il est aujourd’hui impossible à dater à permis la conversion de démons en dieux. De cette révolution religieuse établie en Iran, apparaissent ainsi les yazata (dieu) Mithra et Varuna. Ce dernier se transforme en seigneur sage renommé Ahura Mazda. Il règne en dieu principal et suprême de la religion perse antique, dite mazdéenne. Ahura est le maître de la sagesse, de l’omniscience et de la lumière. L’Avesta est le livre sacré du mazdéisme. Cette religion est fondée sur une grande dualité entre le seigneur sage et des démons et reconnaît sept dieux. Au cours du 1er millénaire avant J-C, survient une branche monothéiste du mazdéisme nommé le zoroastrisme. Les sept dieux mazdéens deviennent alors des vertus et pouvoirs uniquement détenus par le chef suprême. 

L’histoire du dieu Mithra est d’autant plus intéressante : ce dernier forme une jonction entre civilisation romaine, iranienne et hindoue. Celui-ci prend toute sa place dans la Rome Antique aux II? et III? siècle. Dans la Perse Antique, il forme avec Varuna un duo où règne souveraineté juridique, divine et magique. Le mithraïsme est un culte spécifique aux nombreux mystères, et qui coexiste étroitement avec le christianisme. 

Les divinités hindoues de la lumière, un lourd héritage

À son tour, Varuna alimente une importante histoire culturelle en Inde. De cette figure naît le védisme, une religion directement importée de grandes villes antiques iraniennes sur le territoire indien. Divinité essentielle de cette religion, il règne sur le ciel et supervise l’ordre du monde. 

Plus tard, dans l’hindouisme, il est associé à l’océan et devient le gardien de l’Orient. Comme vous pouvez vous en douter, la généalogie de la lumière est tout aussi riche dans la culture hindoue. Ainsi, l’histoire commence au dieu du Soleil nommé Surya, svar en sanskrit, signifiant briller. Parmi ses quatre femmes, on peut retenir le nom de Prabhâ, déesse de la lumière. 

La lumière de l’autre côté du pacifique 

Bien avant les Incas il a existé une culture très importante ancrée dans les Andes. De cette civilisation est né le culte d’un vieillard barbu nommé Viracocha. Il faisait partie des trois grandes figures divines andines. Dieu suprême des eaux souterraines, régissant l’irrigation agricole, il créa tous les autres dieux de la mythologie, dont le Soleil. Représenté par un disque d’or, il est accompagné du dieu de la chaleur et de la lumière : Inti. Pour les Incas il devient, de plus, le protecteur du peuple. Les empereurs incas se proclamaient d’ailleurs comme étant des descendants d’Inti. C’est le cas du souverain Pachacutec qui régna de 1438 à 1471 et s’était désigné comme étant le fils du soleil.

De tous ces grands noms de l’Histoire, un point essentiel est à retenir. Les civilisations desquelles sont nées ces mythes et religions, montrent à quel point les spécificités sont primordiales, et ceci bien malgré les liens étroits qui subsistent entre elles. Chacune, pourtant différentes, se nourrissent, s’inspirent et se contredisent. C’est ainsi que la lumière, source de vie, est si admirée par toutes ces civilisations. À travers les dieux, elle répand un faisceau élargi de dons : de l’ombre, aux premières lueurs du jour, jusqu’aux plus philosophiques, comme le savoir et la vérité d’Ahura Mazda.  

Baya Drissi       

Sources : geo.fr, wikipédia.org, genealogiedesdieuxgrecs.com

Image : ©Pixabay

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