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« Je t’aime, moi non plus », dit la Norvège à l’UE ? 

BRUSSELS - BELGIUM - 03 December 2013 -- Visit of the Prime Minister of Norway to the EU-Commission andf the EU Council. Norwegian and European Union flags. -- Photo: Juha ROININEN / EUP-IMAGES / Prime Ministers Office Press-release photos only for Norwegian media, provided by the Norwegian Prime Ministers Office. - Handout for media expires 28th February 2014.

En 1960, l’Association européenne de libre-échange (AELE) a été créée pour promouvoir la coopération économique par le libre-échange en Europe. Elle comptait néanmoins des membres supplémentaires par rapport à aujourd’hui : Norvège, Autriche, Danemark, Portugal, Suède, Suisse et Royaume-Uni. Les membres ont cependant décidé entre-temps de rejoindre l’Espace économique européen (EEE) ou l’Union européenne (UE). L’AELE ne compte aujourd’hui plus que la Suisse, la Norvège, puis l’Islande (1970) et le Liechtenstein (1991). 

Entre 1961 et 1967, à deux reprises, la Norvège, le Royaume-Uni, l’Irlande et le Danemark ont déposé leurs candidatures respectives à l’adhésion à la Communauté économique européenne (CEE), rejetées sous l’impulsion de Charles de Gaulle réticent sur la question  du Royaume-Uni. En 1970, après sa démission, les négociations ont été relancées. La Norvège a donc soumis son peuple à un référendum complet rejeté à 53.5

En période de reconstruction européenne et de guerre froide, les arguments se contre-balancent, mais les oppositions dominent : la CEE porterait atteinte à la souveraineté norvégienne, créerait un nouveau bloc de pouvoir susceptible d’affaiblir l’OTAN et mettrait en danger les secteurs de la pêche et de l’agriculture. 

La Norvège ne fait pas partie de l’union douanière européenne, ce qui signifie que le commerce n’est pas exempt de traitements préférentiels (règle d’origine). Toutefois, la Norvège n’est pas soumise à des contrôles réglementaires et douaniers. 

Appliquant les règlements européens, la Norvège bénéficie de l’EEE et évite la plupart des barrières non-tarifaires. Les échanges sont harmonisés grâce aux systèmes informatiques partagés et aux zones de contrôle communes. 

Au fil des ans, l’opposition à l’adhésion domine les groupes politiques de centre-gauche (qui forment le gouvernement actuel), puis surtout auprès des agriculteurs, pêcheurs et travailleurs. Deuxième plus grande industrie nationale, la pêche demeure un pilier fondamental pour l’économie. Premier exportateur de pétrole en Europe, la Norvège est l’un des pays les plus riches du monde. Le mouvement norvégien eurosceptique Nei til EU perçoit l’UE comme un ensemble d’institutions technocratiques qui reflètent le manque de démocratie, de liberté, de justice économique et d’intérêt pour les questions environnementales. 

Aujourd’hui, il semble ne pas y avoir de majorité populaire au parlement norvégien quant à la grande question européenne : les deux coalitions se trouvent à égalité face à leurs oppositions. 

Europae Quid ?

En d’autres termes : la Norvège fait partie de l’EEE (1994), de l’AELE (1960) et de l’espace Schengen (2001). Elle ne fait pas partie de l’UE. 

Rita Brunner

Sources : 

European Free Trade Association | (efta.int)

European Community | European economic association | Britannica

The European Union and Norway | EEAS Website (europa.eu)

Deal or no deal: How five non-member states handle EU relations – SWI swissinfo.ch

EXPLAINED: Why isn’t Norway an EU member? – The Local

Rules of origin | Access2Markets (europa.eu)

Photo de couverture : © « Visit of the Prime Minister of Norway to the EU-Commission and the EU Council. Norwegian and European Union flags », par Juha Roininen / EUP-IMAGES/ Prime Ministers Office, 3 décembre 2013, Flickr, CC BY-NC 2.0

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