Inverser son horloge biologique ? Et si on vous disait que la course à l’immortalité est en pleine ascension ? Ce mythe de la fontaine de jouvence semble avoir transcendé la réalité par le biais d’innovations scientifiques et technologiques. Vieillir n’est désormais plus seulement une question d’apparence. Milliardaires et chercheurs se lancent dans une course effrénée à l’immortalité pour trouver la formule qui fera gagner des années !
La recherche de l’élixir de jouvence
Prendre de l’âge sans vieillir, tel est depuis longtemps l’adage de notre société. Pour les adeptes du courant de pensée transhumaniste, la mort ne devrait pas être une fatalité ; au contraire, sa date pourrait même être repoussée ! Sur le papier cela paraît fou, mais nombreux sont ceux à vouloir décoder comment euthanasier la mort. Ces hommes un peu trop épris de science-fiction, vous les connaissez bien : Jeff Bezos, Elon Musk ou encore Larry Page. Ces patrons de la Silicon Valley ont fait de la quête de l’immortalité le fantasme du XXIe siècle. Une course à l’immortalité qui s’illustre par l’investissement des milliardaires dans la recherche auprès d’entreprises tels qu’Alto Labs, Calico et Neuralink. Leur objectif ? Travailler sur la reprogrammation biologique pour repousser la mort : en d’autres termes, il s’agit d’inverser le processus de vieillissement. On vous assure que cette obsession pour la cure de jouvence n’est pas le fruit d’un caprice de quelques savants fous. Le fantasme est bien réel et si les résultats ne sont pas prévus pour demain, un nouveau pas vient d’être franchi dans la course contre le temps.
L’utopie devient réalité
Être biologiquement jeune à tout prix ? C’est le pari que s’est lancé l’américain Bryan Johnson, un millionnaire entrepreneur en technologie de 45 ans. « Contrairement aux autres, je ne me suis pas arrêté aux paroles, je l’ai fait », confie-t-il dans une interview pour le magazine Usbek et Rica. À la tête du Project Blueprint, Bryan Johnson met tout en œuvre pour abaisser son âge biologique. Selon les données des trente médecins qui mènent ce projet à ses côtés, le millionnaire aurait le cœur d’un homme de 37 ans, la peau d’un homme de 28 ans et la capacité pulmonaire d’un jeune de 18 ans. Globalement, son âge biologique serait de 40 ans, soit 5 ans de moins que son âge réel.
Mais alors, quelle est la recette (pas si secrète) de ce Benjamin Button de la vraie vie ? Au menu : un régime drastique à base de protéines végétales, des pilules à l’excès, une hygiène de vie irréprochable et du sport (au minimum une heure par jour ). Un train de vie qui s’accompagne chaque mois d’une batterie de tests et de soins. Il faut se l’avouer, toutes ces contraintes, ça ne fait pas forcément rêver. « Ce que je fais peut sembler extrême, mais j’essaie de prouver que l’automutilation et la décomposition du corps ne sont pas inéluctables », explique-t-il dans l’une de ses vidéos. L’extrême, le millionnaire semble le toucher du bout des doigts avec une nouvelle technique qui crée la controverse. Le 3 avril dernier, l’homme s’est fait injecter le sang de son fils de 17 ans. Et puis, comme on dit, jamais deux sans trois : Bryan Johnson a également tenu à donner son sang à son père, alors âgé de 77 ans. Pour l’heure, aucun résultat n’a été communiqué mais les rares tests déjà effectués pour cette technique n’ont montré que peu d’effets.
En rendant son expérience accessible à tous, Bryan Johnson cherche à montrer, preuves à l’appui, qu’inverser l’horloge biologique est possible. Une cure de jouvence qui coûte 2 millions d’euros par an. Mais le millionnaire tient à rassurer, il serait possible de suivre sa cure pour 1 500 euros par mois. Un discours qui a de quoi laisser sceptique.
Les limites d’une vie immortelle
Rendre l’immortalité accessible au commun des mortels ? C’est le pari fou de cette course contre le vieillissement. Un désir qui n’est pour l’instant qu’un rêve lointain. L’éternité, ça coûte cher, et pour le moment aucune étude n’a démontré de résultats sur la durée. De plus, trouver la formule de l’immortalité, ce n’est pas si simple. Si de nombreux organismes et personnalités telles que Bryan Johnson affirment en avoir trouvé la clé, il est encore question d’expérimentations. Alejandro Ocampo, ex-chercheur au Salk Institute, expliquait en 2021 que la reprogrammation cellulaire ne fait pas que rajeunir les cellules, elle transforme également leur identité, ce qui comporte des risques. Des risques auxquels s’ajoute la question de l’éthique. Après tout, l’immortalité est aussi associée à la déshumanisation, à travers l’image du vampire ou encore du mort-vivant.
Côté recherche, une autre question taraude scientifiques et milliardaires : comment appliquer l’immortalité à ceux qui sont déjà morts ? Indice : Black Mirror l’avait anticipé. L’entreprise Nectome, fondée en 2016, propose de conserver votre cerveau après décès. Par le biais d’un procédé chimique, l’entreprise se donne le défi de télécharger vos souvenirs avant le transfert ultérieur à un avatar. Seul problème : cette technique de conservation nécessite le recours à l’euthanasie pour conserver l’organe en parfait état.Pour conclure, si vous avez peur de la mort, le prix de l’immortalité risque de vous effrayer encore plus. Un projet de téléchargement des consciences qui ne risque pas d’aboutir de sitôt. On vous laisse réfléchir à tout ça, en attendant vous êtes plutôt de quelle team : pour ou contre l’immortalité ?
Margaux Delafosse
Sources :
- La contribution des milliardaires dans la recherche d’une formule pour l’immortalité
- Bryan Johnson
Bryan Johnson, le millionnaire américain qui se prend pour Benjamin Button | Slate.fr