Alors que la liste des pays qui frappent à la porte de l’Union européenne s’allonge, un élargissement potentiel aux pays des Balkans occidentaux continue de diviser les États membres.
Une union divisée ?
Les vingt-sept pays membres de l’Union européenne (UE) sont-ils prêts à agrandir la grande famille européenne ? Tandis que la guerre en Ukraine a accéléré le processus de candidature de l’Ukraine et de la Moldavie, impossible pour les vingt-sept d’ignorer les six pays des Balkans dont l’attente s’éternise. À Bruxelles, ce mercredi 13 octobre, la Macédoine du Nord, l’Albanie, le Kosovo, la Serbie, le Monténégro et la Bosnie-Herzégovine ont pu compter sur l’Autriche et la Hongrie. Leur volonté géostratégique est de consolider leur impact en Europe.
Si l’Autriche a plaidé pour la diplomatie par la signature d’un document non officiel présenté lors du sommet de Grenade en septembre dernier, la Hongrie a choisi de faire cavalière seule en bloquant une aide de cinquante milliards d’euros à l’Ukraine.
Seul point de concordance entre ces vingt-sept pays : la nécessité d’intégrer les Balkans occidentaux dans une dynamique souveraine et sécuritaire de l’UE, sans quoi ces pays ont de fortes chances de se tourner vers la Russie ou la Chine.
Une porte qui s’ouvre pour les Balkans ?
Avec comme promesse une intégration progressive des Balkans, la Commission européenne a proposé en novembre dernier un plan de croissance incluant six milliards d’euros pour 2024-2027. Tandis que sur le papier, l’UE accepte l’élargissement, comment expliquer que cette perspective continue d’être repoussée ?
La Serbie, officiellement candidate depuis 2012, a ouvert vingt-deux des trente-cinq chapitres d’adhésions, mais le gouvernement pro-russe d’Aleksandar Vu?i? a de quoi refroidir l’UE. Un sondage réalisé en 2022, avec une majorité de Serbes contre une adhésion européenne, n’a fait que repousser l’échéance. Candidat depuis 2004, le Kosovo quant à lui, bénéficie depuis le 1er janvier d’un droit de circulation dans l’espace Schengen sans visa. Un petit pas vers son intégration mais un grand pas pour les Kosovars. Seul le Monténégro fait figure de favori avec trente-trois chapitres sur trente-cinq.
Comme un air de déjà-vu, l’élargissement de l’UE promu par les vingt-sept pays reste incertain. Un élargissement de l’Union qui « ne saurait se concevoir sans réformes institutionnelles préalables » nuance Jean Bizet, sénateur LR.
Margaux Delafosse