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Sénégal : les suites de l’annulation de l’élection présidentielle 

Le 3 février, le président sénégalais, Macky Sall, a annoncé l’annulation de l’élection présidentielle prévue le 25 février. Malgré le rejet de ce décret présidentiel par le Conseil constitutionnel le 15 février, des tensions émergent au Sénégal et poussent le gouvernement à chercher des solutions apaisantes. 

Dès l’annonce du 3 février, des manifestations ont éclaté, entraînant le décès de plusieurs individus, dont Alpha Yoro Tounkara, un jeune de 22 ans. Ces pertes s’ajoutent à celles d’au moins cinquante-six personnes tuées lors de manifestations entre 2021 et août 2023, selon Amnesty International. Face à ce chaos, les anciens présidents sénégalais Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ont appelé les jeunes à  « cesser immédiatement les violences ».

Bien que la décision du Conseil constitutionnel ait réglé la situation, des tensions internes persistent. Certains expriment un mécontentement envers un régime qualifié de « néocolonial ». Cette perception découle de la présence de militaires français sur le territoire et d’accords économiques jugés favorables à l’Union européenne, « au détriment de nos paysans et nos pêcheurs », d’après Guy Marius Sagna, activiste sénégalais impliqué dans le mouvement Y en a Marre une initiative citoyenne sénégalaise créée en 2011 par des jeunes activistes exprimant leur désaccord envers la situation au Sénégal –. 

Dans une tentative d’apaisement, le président a libéré des prisonniers politiques, dont Aliou Sané du mouvement Y en a Marre. De plus, le samedi 17 février, la première marche autorisée depuis le début des événements a eu lieu. Khalifa Sall, candidat à la présidentielle, aurait déclaré, selon Mediapart, que le Conseil constitutionnel a « immédiatement réparé la vitrine démocratique du Sénégal » en annulant le report de l’élection. Néanmoins, il est impossible de respecter l’échéance initiale, soit le 25 février, en raison du retard. Le président Sall, le ministère de l’Intérieur et les candidats doivent donc trouver un accord sur une nouvelle date. Une certitude émerge : l’élection doit se dérouler avant le 2 avril, date officielle de la fin du mandat présidentiel de Macky Sall.

Sources :

https://www-mediapart-fr.grenoble-em.idm.oclc.org/journal/international/050224/le-president-macky-sall-plonge-le-senegal-dans-la-crise

https://www-mediapart-fr.grenoble-em.idm.oclc.org/journal/international/100224/ce-sera-la-liberte-ou-la-mort-des-senegalais-reprimes-mais-determines-face-leur-president

https://www-mediapart-fr.grenoble-em.idm.oclc.org/journal/international/120224/le-president-senegalais-donne-des-permis-de-tuer-ses-forces-de-securite

https://www-mediapart-fr.grenoble-em.idm.oclc.org/journal/international/140224/senegal-la-vitrine-democratique-se-fissure

https://lequotidien.sn/liberation-des-detenus-dossiers-cent-suites/

https://www.liberation.fr/international/afrique/crise-politique-au-senegal-une-vague-de-liberations-dopposants-en-guise-dapaisement-20240215_HY7CC2SVU5BPFNEG7TS2YVUA6Y/

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/02/16/senegal-macky-sall-s-engage-a-organiser-l-election-presidentielle-dans-les-meilleurs-delais-apres-le-revers-du-conseil-constitutionnel_6216914_3213.html

https://information.tv5monde.com/afrique/senegal-plusieurs-opposants-ont-ete-liberes-2710342

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