En France, 3,3 millions de personnes sont touchées par l’infertilité. Le 18 janvier, Emmanuel Macron a annoncé qu’« un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé ». Mais qu’est-ce que l’infertilité, « tabou du siècle » selon le président de la République ?
Nous avons la fâcheuse tendance à confondre infertilité et stérilité. Or, la stérilité se définit par l’incapacité d’un individu à se reproduire en raison de troubles fonctionnels. L’infertilité, quant à elle, n’est pas une incapacité mais plutôt une difficulté à concevoir un enfant. On parle donc d’infertilité lorsqu’une grossesse n’aboutit pas malgré une activité sexuelle fréquente d’un couple hétérosexuel pendant douze à vingt-quatre mois, sans l’utilisation de contraceptifs. Ici, nous cherchons à connaître les causes de l’infertilité.
Tout d’abord, biologiquement parlant, plus une personne est âgée, plus la probabilité qu’elle soit touchée par l’infertilité augmente. En effet, nous connaissons tous l’horloge naturelle de la femme qui se conclut par la ménopause. Ainsi, la fertilité d’une femme diminue dès l’âge de 30 ans puisque le nombre et la qualité de ses ovules diminuent. Le risque de ne pas pouvoir être mère est de 4 % à 20 ans, 10 % à 35 ans, et atteint les 35 % à 40 ans (selon le site officiel de la Sécurité sociale, ameli.fr). Les hommes sont aussi concernés puisqu’avec l’âge, le génome des spermatozoïdes s’altère. Cela augmente la probabilité qu’une fausse couche advienne. Cependant, il est notable que la tendance actuelle en France est de retarder la parentalité, ce qui explique que la population soit plus sujette à l’infertilité qu’auparavant. En effet, depuis 2015, plus de 17 % des nouveaux nés ont un père de plus de 40 ans. De plus, depuis 2022, l’âge moyen des femmes lors de la naissance de leur premier enfant est de 31 ans.
L’hygiène de vie n’est pas à négliger pour autant : tabagisme, alcoolisme, consommation de drogue ou encore obésité favorisent l’infertilité. Une étude dirigée par le docteur Paul Cohen-Bacrie suggère que les hommes obèses pourraient avoir une qualité de sperme réduite. De même, les femmes obèses pourraient être touchées par un trouble de l’ovulation.
Enfin, l’environnement peut également causer des complications. Des études scientifiques montrent qu’il existe un lien potentiel entre l’exposition aux pesticides et certains problèmes d’infertilité (notamment l’étude de l’Inserm, « The effects of pesticides on health »).
En résumé, l’augmentation de l’infertilité en France peut être attribuée à notre mode de vie individuel ainsi qu’au fonctionnement de la société.
Aïcha Fahmi