Alors que la polémique face à l’arrivée de Shein au BHV plane encore, les créateurs indépendants se réaffirment. A l’approche des fêtes de fin d’année, Tafanelli, une marque corse, s’est installée du 27 au 30 novembre dans le troisième arrondissement de Paris.
Les baies vitrées laissent entrevoir les portants de vêtements, les goodies et les vestes en toile de voile de bateau. En face de l’entrée, un drapeau avec le slogan “Don’t miss the boat ” impose l’inspiration méditerranéenne. Imaginé sur l’île de Beauté et confectionné dans un atelier à Nice, tout est fait avec du coton bio ou en tissu ultra déperlant. “Je viens d’acheter le Calypso Club que je trouve de bonne qualité, lourd avec une belle coupe” rapporte Céline Violet, 29 ans. “Aujourd’hui ça s’aligne avec la volonté des consommateurs de consommer moins, mais mieux, et d’acheter chez des créateurs avec des valeurs.”
Comptez 475 euros pour la veste Roccapina emblématique, 160 euros pour un sweat et 80 euros pour un t-shirt. La marque ne propose aucune promotion à l’occasion du Black Friday, ni de prix cassés pour attirer plus de clients. Pour Matthieu Tafanelli, le créateur, c’est de cette façon que le vêtement garde sa valeur initiale. “Nous savons que nous sommes sur une gamme de prix élevée, mais on fait ça aussi pour que la qualité se retrouve dans le vêtement avec l’idée qu’il dure et qu’il se transmet sur plusieurs générations.”
Très médiatisé il y a quelques semaines, Shein a ouvert sa première boutique permanente au BHV à Paris. Ce géant de l’ultra fast fashion, connu pour ses vêtements à prix réduit, est pointé du doigt pour ses nombreux problèmes éthiques. Avec près de 17 millions de tonnes de CO? émis en 2023 contre 17,2 millions de tonnes de CO? pour Inditex (groupe détenant Zara, Stradivarius, Bershka, Pull & Bear) et 15 millions de tonnes de CO? pour H&M la même années, et des conditions de travail déplorables, le modèle Shein est boycotté par beaucoup au profit des indépendants de la mode.
Le débat plus qu’alimenté sur le pouvoir d’achat des Français et la manière dont ils consomment la mode se place au cœur des tabloïdes. Pourtant, cela pourrait constituer un avantage pour la marque corse. “En tant que créateurs français fabriquant avec un savoir-faire français, cela ne peut que nous avantager.” affirme le jeune insulaire. “Les achats de type BHV sont des achats coup de tête pour toujours renouveler sa garde-robe. Nous voulons que les achats chez nous soient des achats coup de cœur qui restent à vie avec une valeur ajoutée au dressing de nos clients.”
C’est confiant que le créateur voit l’avenir, comptant sur la fidélité de ses clients. Il annonce déjà travailler sur une boutique permanente à Calvi.
Casalonga Julie
CREDITS PHOTOGRAPHIQUES : Casalonga Julie, novembre 2025
SOURCES :
-Tafanelli
https://tafanelli.fr/?srsltid=AfmBOoqbKzvwD7kv5VSiEJ_UatYsbQuiVgZyJZsTayGZrVtmTHvslaJk
Consulté le 27 novembre 2025
-Quel est vraiment l’impact environnemental de Shein, le géant de l’ultra fast fashion ?, vert, 27 avril 2025
https://vert.eco/articles/quel-est-vraiment-limpact-environnemental-de-shein-le-geant-de-lultra-fast-fashion
Consulté le 29 novembre 2025
-Exploitation durable, mode jetable : l’exemple Shein, actionaid, 29 juillet 2025,
https://www.actionaid.fr/publications/dignite-au-travail/rapport-shein
Consulté le 29 novembre 2025

