La solution ultime de l’occident en Syrie ?
Alors qu’une nouvelle attaque a eu lieu au mois d’avril, Donald Trump, Theresa May et Emmanuel Macron ont décidé de riposter. Des missiles ont été envoyés sur le territoire. Si les Occidentaux justifient l’attaque comme une violation du protocole de Genève, Poutine dénonce « un acte d’agression contre un État souverain ». Depuis le mois de février, la Syrie avec l’aide des Russes s’efforce de déloger les rebelles des zones insurgées. C’est dans ce cadre que la communauté internationale accuse Bachar el-Assad et ses alliés d’avoir usé de l’arme chimique ce 7 avril sur des civils en Ghouta orientale. Damas et Moscou nient ces accusations.
Des soupçons depuis 2012
2012 : la communauté internationale s’alarme sur la situation en Syrie. L’État syrien fabriquerait des composantes chimiques et toxiques. La Syrie avait confirmé être en possession d’armes chimiques qu’elle « a menacé de les utiliser en cas d’agression étrangère » relayait déjà en 2012 l’AFP. À la fin de l’année, l’ancien président américain Barack Obama menaçait Bachar el-Assad « d’énormes conséquences » en cas d’utilisation d’armes toxiques sur des civils. Cependant, le sarin, un neurotoxique interdit par la convention de l’ONU en 1997, aurait été utilisé. Mediapart a mené une enquête auprès de scientifiques en exil ayant participé à la fabrication de cette arme.
L’attaque de 2013 : élément déclencheur
Le 21 août 2013, la ville de Damas est gazée au sarin. Un drame faisant des milliers de morts et blessés. Le régime syrien est accusé et une intervention militaire internationale se profile. François Hollande trépigne face à un Barack Obama hésitant. La Russie, qui affirmait que l’opposition syrienne était à l’origine de cette attaque, a proposé lors du conseil de sécurité de l’ONU de désarmer la Syrie. Proposition acceptée et ratifiée en septembre 2013 par la convention internationale. La Syrie entre dans l’organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).
Des soupçons qui persistent
Bachar el-Assad continue d’être accusé de gazer son peuple. L’OIAC a publié un rapport en 2017 qui estimait à 45 le nombre d’attaques chimiques en Syrie de mi-2016 à 2017. Des attaques dont le Président de la République dit avoir les preuves incriminant le régime syrien. Affaire à suivre, donc.
Gaëlle KABONGO et Marie MOUGIN