Vous avez peut-être commencé le mois par la lecture d’un énième poisson d’avril sur les réseaux sociaux. Mais si en ce jour particulier, l’ironie de cette “fake news” vous a sauté au visage, ses semblables pourraient être beaucoup moins amusantes à un mois des élections européennes.

Il n’est en effet plus un secret que la vie démocratique des pays occidentaux est mise à mal par le développement des fake news (ou intox), véritables outils de manipulation de masse. Une étude d’Eurobaromètre de 2018 a en effet estimé que plus d’un tiers des citoyens européens y étaient confrontés quotidiennement. Leurs sources sont maintenant clairement pointées du doigt : elles proviennent pour la plupart de médias comme Russia Today ou Breitbart News, financés par le Kremlin et par de riches ultra-conservateurs américains.

À l’approche des élections, Bruxelles a dû prendre des mesures, et a ainsi augmenté de plusieurs millions le budget annuel consacré à la lutte contre la désinformation – alors que l’investissement de la Russie dans les médias pro-Kremlin tournerait autour du milliard. Elle a aussi invité en avril 2018 les géants du Web comme Facebook à signer un code de conduite pour une meilleure transparence sur les financements de leurs publicités, la fermeture de faux comptes et la démonétisation des pourvoyeurs de fake news.

En France, les mesures de Bruxelles ont été renforcées par la loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information de décembre 2018, appliquée pour la première fois sur une période de trois mois avant les élections. 

Après le Brexit, il reste à voir à quel point ces mesures seront efficaces face à un phénomène à l’ampleur encore mal mesurée et qui n’a rencontré que des victoires jusqu’à présent. Rester prudent quant à la source des informations qu’on nous livre est plus que jamais d’actualité, et devient un devoir de citoyen à une époque où des mensonges pourraient contribuer à donner au populisme les clés de l’Europe.

 

Juliette TESTAS

 

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