Un petit doigt en moins, des pieds palmés, la robotisation de l’humain, la neuro-amélioration, des Hommes transhumains, hyper-humains ou même post-humains. Tant de concepts qui laissent imaginer que l’évolution de l’Homme est bien loin d’être achevée.
Bien évidemment, l’histoire physique de l’Homme commence par celle de la cellule elle-même. Nous avons tous en tête le schéma darwinien lié à l’évolution en général, le fameux arbre des générations et des ancêtres communs. Nous avons également en tête les dessins de l’évolution des hominidés et plus particulièrement du genre homo : de l’homo abilis à homo sapiens. Dans l’imaginaire collectif, l’évolution humaine résonne toujours comme un sujet de fascination. De quoi sommes-nous partis ? Quels seront les effets du temps sur notre espèce ? À quoi ressemblerons-nous demain ?
Pour quelle qu’espèce que ce soit, il est sans cesse question d’adaptations physionomiques par rapport à un milieu donné, et nous autres, Hommes, sommes bien loin d’avoir terminé notre évolution. C’est de notre rapport à notre environnement que celle-ci dépend. Ce thème captive les scientifiques, à travers les notions d’évolution purement physique de l’Homme, mais aussi à travers les questions futuristes du transhumanisme. Cependant, le monde de la fiction n’est pas en reste face à ce sujet, car il se nourrit, en effet, des nombreuses perspectives graphiques qu’implique l’évolution physique humaine.
De Waterworld (avec le très apprécié Kevin Costner), qui, en 1995, met en scène un mutant mi-humain mi-poisson, à Wall.E où, dans le film d’animation des studios Disney de 2008, la physionomie humaine a subi les affres du manque de gravité et d’activité, en passant par le très récent Alita: battle angle, le monde de la fiction se nourrit bel et bien de l’évolution humaine. Dans Waterworld, et son monde post-apocalyptique, la Terre est complètement recouverte d’eau, perspective qui semble guetter certaines parties de notre planète, avec l’accélération de la fonte des glaces et avec le réchauffement climatique. Nous y suivons donc un héros mi-humain mi-poisson doté de branchies. C’est là ce qui fascine le monde de la fiction : la mutation.
Que ce soit une mutation liée à l’évolution de la Terre elle-même ou les perspectives évolutives liées aux risques humains, la mutation est omniprésente dans l’imaginaire narratif du futur. Nous pouvons alors retrouver des tribunes engagées pour l’écologie, comme nous pouvons le constater dans l’album Tu vas pas mourir de rire, de Mickey 3D en 2003 avec sa chanson Respire. Le chanteur y dit alors : « D’ici quelques années, on aura bouffé la feuille. Et tes petits-enfants ils n’auront plus qu’un œil en plein milieu du front ; ils te demanderont « pourquoi toi t’en as deux ? » Tu passeras pour un con. » Une cassure brutale serait-elle alors à envisager entre le monde d’aujourd’hui et le monde de demain ? Les yeux, les oreilles, les branchies, les pieds palmés, tant de caractéristiques physiques que l’on pourrait imaginer pour les Hommes du futur ; mais nous en sommes encore bien loin.
En effet, même les œuvres de fiction s’alignent avec les scientifiques et ne mettent en scène les évolutions physiques de leurs personnages que bien des années après notre ère. Même le film d’animation Wall-E place son histoire sept cent ans après le début du XXIIe siècle. L’une des œuvres de fiction qui traite peut-être le mieux de cette question de mutation pourrait être la saga des X-men. Ce film, sorti en 2009, s’ouvre et se ferme sur une réplique marquante et lourde de sens. La mutation est une réalité, mais bien évidemment, pas au sens de mutation fantastique qui apporte des pouvoirs surnaturels. Les mutations plausibles pour le corps humain n’en restent pas moins celles liées à la perte lointaine de notre auriculaire ou de l’apparition de pieds palmés dans certaines régions du globe.
D’autres changements physiques sont également à envisager, mais ceux-ci ne dépendent pas de l’évolution physique humaine à proprement parler. En effet, celle-ci dépend de l’évolution technique de l’humanité. De là en découle les théories transhumanistes et la potentielle robotisation de l’homme (ou du moins d’une partie de son corps). Entrent alors en jeu les limites entre humains et robots, thématique clé des œuvres de Isaac Asimov que l’on retrouve de nos jours avec le film Alita: battle angle cité précédemment. Humain et non humain, moitié humain et moitié robot ou l’inverse, les frontières se brouillent et se complexifient. Alma Mater vous invite à vous nourrir vous aussi du grand nombre de fictions autour de ce thème pour en découvrir encore plus.
Notre monde de demain réserve bien des surprises quant à notre évolution mais il faudra être patient car, comme le dit si bien Jean Grey dans X-men : « La mutation, c’est la clé de notre évolution. C’est elle qui nous a mené de l’état de simple cellule à l’espèce dominante sur notre planète. Mais tous les deux ou trois cents milles ans, l’évolution fait un bond en avant. »
Clémence VERFAILLIE-LEROUX
Couverture : photographie de l’Homme de vitruve de Léonard Da Vinci.
Sources :