Manureva : « Bateau fantôme, toi qui rêvas des îles et qui jamais n’arrivas »

En haute mer, le Français Alain Colas mène la course. Navigateur français en vogue dans les années 1970, il disparaît au large des Açores, lors de la première édition de la Route du Rhum de 1978. Alma Mater prend les voiles et se lance sur les traces du Manureva.

À la recherche du marin perdu

Votre playlist dérive. Vous voguez désormais sur l’océan de la chanson française. « Manureva », écrite par Serge Gainsbourg et interprétée par Alain Chamfort, résonne dans vos oreilles. Manureva, c’était le bateau d’Alain Colas. Le skippeur se serait-il échoué sur une côte ? Son bateau aurait-il fait les frais d’une tempête particulièrement violente et inattendue ? Ces deux hypothèses sont probables, mais un problème se pose : aucun débris ni aucun corps n’ont été découverts après coup.

Alors peut-être faut-il remonter aux sources. Né à Clamecy (58), au fin fond du Morvan, Alain Colas trouve un mentor en Éric Tabarly, Breton et lui-même skippeur. Rapidement, Tabarly passe de mentor à concurrent. Colas finit par le battre, s’érigeant dès lors en figure médiatique majeure. Car une fois ce défi relevé, le jeune marin aux rouflaquettes n’a de cesse de se dépasser. Ce qui mène à une autre supputation : celle du risque inconsidéré.

Rumeurs et divagations

Comme pour tout ce qui est inexplicable, les thèses les plus farfelues émergent. Colas se serait suicidé. Ce qui ne concorde pas vraiment avec son dernier message : « Je suis dans l’œil du cyclone, il n’y a plus de ciel, tout est amalgame, il n’y a que des montagnes d’eau autour de moi ». Homme de défi, le Nivernais n’avait rien d’un dépressif. Mais les jours passent et les chances de survie s’amenuisent pour le marin. Deux mois après sa disparition, son frère, Jean-François Colas, n’exclut aucune piste : il aurait très bien pu dériver à bord de son embarcation de survie.

Et en 2014, coup de tonnerre ! Des proches d’Alain Colas affirment que le bateau du navigateur avait de nombreux défauts. Certaines parties du voilier n’étaient pas soudées, notamment au niveau des bras de liaison. Pire encore, la coque et les flotteurs prenaient l’eau. L’accumulation de ces négligences aurait-elle coûté la vie au skippeur français ? Des éléments persistent tandis que la vérité, elle, reste enfouie au fond de l’Atlantique.

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