Le clitoris est l’organe le plus sensible du corps féminin, et pourtant il est sûrement aussi l’un des moins connus. Le petit organe a longtemps été le mal-aimé de l’anatomie féminine, Freud considérant lui-même qu’il était à proscrire. Petit, quoique …
10 cm de long
Si sa partie visible mesure en effet autour de 1cm, le clitoris se prolonge en profondeur en deux racines de 10cm. Celles-ci entourent le vagin et l’urètre. Globalement, le clitoris a une organisation très semblable à celle du pénis : un gland, recouvert par un prépuce, plus souvent appelé capuchon, et même un frein. Petite précision, tout de même : le gland du clitoris comprend environ 8000 terminaisons nerveuses, contre 4000 pour le gland masculin. Et, tout comme son homologue masculin, qui a d’ailleurs la même origine embryonnaire, le clitoris est érectile. Oui, un clitoris a une érection lorsqu’il est stimulé.
Voici donc un schéma représentatif du clitoris :
L’oublié des manuels scolaires
Une similitude anatomique, et pourtant, aucune similitude dans les connaissances. Alors que l’anatomie masculine est souvent correctement représentée dans les manuels scolaires, il a fallu attendre 2017 pour qu’il en soit de même pour le clitoris. Le premier schéma anatomique correct et complet est publié par la maison d’édition Magnard dans un manuel de SVT adressé aux classes de 4ème. Cet organe est le seul, de l’homme ou de la femme, à n’avoir aucun autre rôle que le plaisir lui-même. Les stimulations du clitoris, comme celles du pénis, transmettent les sensations de copulation vers le système de récompense, favorisant la motivation sexuelle.
Quid de l’orgasme ?
Les chercheurs Masters et Johnson ont montré que le pénis, chez l’homme, et le clitoris, chez la femme, étaient les deux principales régions impliquées dans l’orgasme. Oui, parce que, comme chacun sait, les femmes jouissent plus avec leur clitoris que lors d’une pénétration vaginale. Là encore, tout faux. Il est aujourd’hui prouvé que l’orgasme vaginal est également lié à une stimulation interne du clitoris (vous vous souvenez, les deux « racines » qui entourent le vagin). Un organe qui souffre donc de nombreux clichés, et qui mérite d’être réhabilité.
Margot BRUNET
Illustration (à la une) : Méïssane HASNAOUI