Constantin Tsiolokovski est le père de la théorie aéronautique. Après avoir réfléchi aux aéroplanes, aux machines volantes, ou encore aux trains-fusées, il imagina vers la fin du 19e siècle l’ascenseur spatial comme un ultime autre moyen pour l’humain de s’échapper de la Terre. Il est le premier à imaginer ce dispositif capable de transporter des marchandises et des humains dans l’espace sans l’utilisation de fusées, réduisant ainsi le coût gigantesque économique et écologique de leurs lancements.
Ce système est rendu célèbre dans les années 80 par Arthur Clarke avec son roman Les fontaines du paradis. Les Japonais se sont aujourd’hui emparés du projet : l’entreprise du bâtiment, Obayashi, prévoit de créer un ascenseur permettant de faire voyager une trentaine de personnes vers l’espace en 8 jours. L’ascenseur atteindra une vitesse de 200 km/h le long d’un câble de 96 000 km. Le projet s’annonce difficile à aboutir puisqu’il faut trouver les matériaux adaptés au passage dans la stratosphère dotés d’une très grande résistance. On s’intéresse particulièrement aux nanotubes de carbone, découverts dans les années 90 qui présentent des propriétés mécaniques hors normes, étant vingt fois plus résistants que l’acier. Le dispositif prévoit également d’utiliser des cellules solaires sur la station pour l’alimenter en électricité, ainsi que réaliser un contrepoids de 13 000 tonnes afin de stabiliser l’ensemble.
En attendant 2050, date pour laquelle est prévu le projet, des chercheurs de l’Université de Shizuoka ont envoyé en octobre 2 petits satellites de 10 cm dans l’espace afin qu’ils rejoignent l’ISS. Une cabine de 3 cm de diamètre et 6 cm de hauteur coulissant sur un câble de 10 mètres est installée entre les deux satellites. Cela leur permettra d’étudier le mouvement de la capsule dans l’espace, et de l’adapter à plus grande taille. Réussirons-nous à faire tomber le prix au kilogramme du transport de fret à 200 dollars au lieu des 22 000 actuels ? Réponse en 2050.
Liza MASSON