Diwali : la fête des lumières

Le 7 novembre 2018, la communauté hindoue célèbrera Diwali : la fête des Lumières. En Inde, près d’un milliard de fidèles illumineront littéralement le pays avec des feux d’artifice, des pétards, et des bougies, dans une ambiance bienveillante remplie d’émotion. Cette fête traditionnelle s’est transformée en un phénomène social et rassemble aujourd’hui, le temps d’une petite semaine, tous les Indiens, croyants ou non.

Une origine religieuse

Diwali signifie littéralement en sanskrit (équivalent du latin pour l’hindi) « une rangée de Lumière ». C’est une période de l’année remplie d’amour et de lumière, où les Indiens se réjouissent partout dans le monde.

Cette célébration religieuse marque le grand retour du roi Rama, incarnation du dieu Vishnu, à Ayodhya. Afin de l’accueillir et de célébrer cet événement, les habitants ont allumé des rangées de bougies dans la ville, ce qui a donné son nom à cette fête. Il est dit que ce jour là, Rama est revenu auprès de son peuple après 14 ans d’exil durant lesquels il a combattu et vaincu les démons et leur roi Ravana, qui avait enlevé sa compagne. Diwali est donc la célébration triomphante de la lumière sur les ténèbres, et du « bon » sur le « mauvais ».

Comment Célèbre-t-on Diwali ?

Chaque foyer allume un grand nombre de diyas – bougies en hindi – et décore sa maison avec des rangolis, œuvres artisanales au sol composées de riz et de motifs colorés. Pendant ce festival, familles et amis partagent leurs repas et s’offrent des cadeaux. Tous célèbrent le dieu Vishnuen remplissant les temples et les maisons d’offrandes. Les feux d’artifice et les pétards sont également au cœur du festival, depuis l’ouverture de leur première usine de fabrication dans le pays en 1940.

New Delhi, Bangalore, Bombay, Chennai, et toutes les autres villes indiennes s’embrasent lors de ces quelques nuits enchantées : les cieux s’illuminent de couleurs flamboyantes alors que les enfants lancent des pétards à chaque coin de rue. Petits et grands sortent faire la fête, profitant de cette semaine symbolique remplie de bruits et de lumières.

Mais il ne faut pas s’y tromper : en dehors des explosifs, la signification symbolique de Diwali reste le pardon et la générosité envers son prochain. Le festival ne se résume pas uniquement à allumer des diyas.

Des retombées écologiques importantes

Pourtant, cette fête est loin d’être aussi féérique qu’elle n’y paraît. Les pics de pollution qui suivent Diwali présentent de réels dangers pour la santé des habitants, qui sont déjà confrontés à d’immenses problèmes écologiques.

Pour répondre à ce problème de pollution, la Cour Suprême interdit le 9 octobre 2017 l’utilisation de pétards et de feux d’artifice pour célébrer Diwali. Alors que les écologistes jubilent après de longues années de lutte, les plus religieux se sentent atteints dans l’expression de leur croyance et comparent cette mesure à « fêter Noël sans sapin ».

La pollution de l’air post Diwali avait été mesurée grâce à la concentration de PM2.5 dans l’air (particules fines inférieures à 2,5 micromètres par mètre cube) dépassant largement les normes de l’OMS. Pour contextualiser, le PM2.5 varie entre 44 et 127µg/m3 en région parisienne. En 2017, une mesure à Shahdara (aire urbaine de Delhi) réalisée par la Guru Gobind Singh Indraprastha University, montre que les jours précédant le festival, le taux de PM2.5 variait entre 246 et 375µg/m3, tandis que le jour même, le taux de PM2.5 dépassait les 580µg/m3. Beaucoup de gens n’avaient pas tenu compte de l’interdiction d’utilisation des feux d’artifice.

Alors, comment trouver un juste milieu entre fêter Diwali et respecter l’environnement ?
En général, il s’agirait sûrement de repenser notre façon de consommer avec excès, sans penser au lendemain. Dans le cas contraire, le réveil risque d’être particulièrement dégrisant et douloureux pour nous et notre planète.

Oriane PIEDEVACHE OPSOMER

Illustration : ©Courrier International

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