La Sagrada Familia, monument emblématique de la ville de Barcelone, se dresse majestueusement depuis plus d’un siècle dans cette ville catalane aux milles couleurs. La rédac’ team s’est rendue sur place et vous raconte l’histoire de ce monument encore inachevé…
La construction de la basilique de la Sagrada Familia est née de l’initiative du libraire, éditeur et philanthrope barcelonais Josep Maria Bocabella i Verdaguer. Son édification débuta en 1882 sur un terrain de l’Ensenche, nouveau quartier dans la ville de Barcelone. Il confia le projet de construction à Fransico de Paula del Villar, qui démissionna à peine un an après le début des travaux, en raison d’un différent avec Bocabella. C’est alors que lui fut recommandé un jeune et remarquable architecte de 31 ans : Antoni Gaudi. Il se chargea du projet et dirigea les travaux durant 43 ans, jusqu’à sa mort en 1926. La méthode de travail de Gaudi était singulière, il concevait des projets à partir d’une idée générale, qu’il n’hésitait pas à ajuster une fois la construction en cours. C’est ce processus d’évolution permanente qui lui permit de réaliser un tel chef-d’œuvre.
De l’extérieur, la cathédrale a une structure pyramidale car l’architecte voulait évoquer le lien entre l’humain et le divin. La basilique se compose de trois façades chacune consacrées à un épisode décisif de la vie de Jésus : la naissance, la mort et la gloire éternelle ; ainsi qu’un côté semi-circulaire, l’abside. C’est une véritable bible de pierre ! Le temple conçu par Gaudi atteint des dimensions incroyables, avec une tour centrale culminante de 172,5 m de haut dédiée à Jésus, ceinte de 4 tours dédiées aux évangélistes.
A l’intérieur, on observe au contraire peu de sculptures et d’ornements, l’ambiance y est beaucoup plus sobre. Gaudi a imaginé l’intérieur de la Sagrada Familia comme une grande forêt. La « Nature » fut le véritable guide de Gaudi. D’ailleurs, la taille de la basilique ne fut pas choisie au hasard ! 172,5 mètres afin qu’elle ne dépasse pas la colline de Montjuic qui domine la ville de Barcelone, car d’après l’architecte « l’œuvre de l’homme ne peut surpasser l’œuvre de la nature ». Les colonnes qui s’élèvent dans la Sagrada ressemblent à des arbres qui se redressent et déploient leurs branches. C’est une alliance entre l’esthétique et l’efficacité car les ramifications supportent la voûte et le maintien du plafond.
L’une des obsessions de Gaudi était de permettre à la lumière – symbolisant la présence du Christ – d’entrer à l’intérieur de la basilique par de multiples ouvertures. Ce temple envahi de lumière doit ses magnifiques vitraux à l’expert en art liturgique Joan Villagrau, qui a colaboré avec l’artiste Joan Miro. Sur la façade de la nativité, le ton des vitraux est plus froid, avec des couleurs bleues vertes, rappelant la lumière matinale. De l’autre côté, la façade de la passion (le décès du Christ) présente des vitraux de couleurs plus chaudes, jaunes orangées, qui rappellent le crépuscule. De grandes lucarnes dans la voute éclairent également l’intérieur de façon harmonieuse et uniforme. En fonction de l’heure de la visite, vous assisterez à des jeux de couleur différents qui éclairent l’intérieur du temple ! Gaudi a su remporter un défi architectural, mais également religieux car la Sagrada Familia est devenue un véritable lieu de culte, de paix et de rencontres au delà des cultures. La construction du monument devrait prendre fin en 2026, à l’occasion du 100ème anniversaire de la mort de Gaudi.
Alors, qu’attendez-vous pour aller y faire un petit tour ? 😉
Oriane PIEDEVACHE–OPSOMER