Dans le véritable tsunami des nouveautés de la rentrée littéraire, nombreux sont les livres qui ont du mal à avoir une visibilité – notamment ceux publiés par de petites maisons indépendantes, qui n’ont pas les moyens des plus grandes. C’est le cas de Lynx, un bijou de la rentrée littéraire, passé quasi inaperçu.
Lynx, c’est un livre d’une beauté et d’une violence fulgurantes, à la fois terre-à-terre et poétique. C’est un livre dont on s’imprègne et qui nous échappe. Un livre dont on se souvient.
C’est l’histoire de Lynx, un jeune homme insaisissable, froid et distant, touchant et juste. C’est l’histoire de ses souvenirs, de son enfance avec ses parents dans une maison lugubre et isolée au cœur de la forêt, de la perte de sa mère, du silence de son père. C’est l’histoire de sa vie d’adulte, qui débute avec la mort de son père, retrouvé dans les bois. C’est l’arrivée de Lilia et de son fils, qui rentrent eux aussi dans ce flou silencieux. Lilia qui veut écrire un livre, recoudre le passé et le présent de Lynx. Lui donner les mots qu’il n’a pas, le recoudre lui. La forêt et le fleuve ont une véritable présence organique. Tout est vivant, tout se mêle dans l’attente. Les bêtes rôdent, Lynx aussi.
Lynx, c’est l’histoire des silences et des incertitudes, d’un cri sourd.
À lire absolument.
Charlotte BRÉHAT