Entre fête et revendication
C’est du 27 avril au 1er mai en France que se déroulera le Teknival le plus massif d’Europe, événement qui fêtera cette année ses 25 ans. Ce grand regroupement de sound-system se déploie chaque année pour promouvoir la fête libre et l’autogestion, sans contrainte d’espace ni de temps. On pourra citer les plus influents des organisateurs, comme le collectif des Insoumis, Résistance Centre, Mental Résistance, même s’il serait idiot de réduire cette réunion à ces quelques collectifs sachant qu’il peut en fédérer plus d’une centaine venu de toute l’Europe. L’association de prévention Tekno Plus est également toujours présente.
Si c’est un des moments les plus important de la fête libre, du fait que les organisateurs ou les teuffeurs de l’Europe entière peuvent se rencontrer et partager leurs expériences singulières, c’est aussi un moment de revendication important, qu’il faut recontextualiser. Dès son origine, en 1993, il se constitue comme soutien à l’annulation illégitime de la fête Oz par les autorités publiques, une manifestation techno organisée entre autres par Laurent Garnier. C’est le début d’une prise de conscience politique par les organisateurs, nécessaire à la survie du mouvement.
Pourtant, la répression des Free Party qui ont suivi, en particulier celles de cette année où les saisies du matériel de sound-system se sont multipliées en même temps que les violences policières envers la population des Teufs, prouve que l’acceptation de cette culture par l’État est compromise. Malgré des discussions entamées avec les forces publiques, le Teknival de 2018 sera illégal. E. Macron arrivera t-il à « rétablir l’État de droit » au Teknival après Tolbiac et la Z.A.D. ?
Grégoire BARRÈS