Ondes gravitationnelles

À l’occasion de la préparation du programme spatial LISA par l’ESA (European Space Agency), une étude prévisionnelle est parue le 8 juillet 2019 dans la revue Nature Astronomy. La publication expose les résultats révolutionnaires qui pourront être obtenus sur les exoplanètes une fois effectuée la mise en service de la mission. En effet, les co-auteurs Camilla Danielski et Nicola Tamanini ont révélé une nouvelle méthode de détection qui exploite le plein potentiel de LISA. L’objectif à terme étant d’appréhender la véritable population planétaire dans les galaxies.

Nous proposons une technique qui permettra de détecter des exoplanètes massives en utilisant l’astronomie d’ondes gravitationnelles”, ont introduit les deux astrophysiciens. Grâce aux satellites LISA Pathfinder, il sera donc possible de caractériser de nouvelles exoplanètes circumbinaires (c.-à-d. des planètes appartenant à un système double d’étoiles, abrégé CBP) orbitant autour de paires de naines blanches (c.-à-d. restes compacts d’étoiles type solaire qui se sont débarrassées de leur couche extérieure, abrégé DWD) partout dans notre Galaxie, ainsi que dans les nuages de Magellan. De plus, contrairement aux procédés de détection habituellement employés, l’efficacité de notre méthode ne dépend pas de l’activité stellaire et dans des conditions très favorables, elle facilite-même l’identification de planètes possédant des masses inférieures à cinquante?masses terrestres”

Les planètes traquées seront prioritairement des géantes car elles trahiront plus facilement leur présence : le signal d’ondes gravitationnelles émis par le DWD est d’autant plus perturbé que la planète est dense. De plus, l’idée des chercheurs semble raisonnable lorsqu’on sait que près de la moitié des étoiles s’établissent dans une configuration double — le compagnon d’une naine blanche est souvent une étoile de faible masse. Pour le moment, aucune planète n’a été découverte aux alentours des DWD, bien que théoriquement démontrée et indépendamment de la compacité du binaire. 

Depuis la première détection en 1995, on dénombre aujourd’hui plus de 4.000 exoplanètes orbitant autour d’une large variété d’étoiles. Toutefois, notre savoir est restreint au voisinage solaire dû aux limites des techniques de détection. Par exemple, celle des vitesses radiales et des transits — techniques les plus fructueuses — peuvent seulement nous faire observer des étoiles brillantes proches de la Terre. Ainsi, déterminer si ce que nous connaissons est le résultat d’un biais de sélection, ou non, est très important et la question ne trouvera pas de réponses avec les seules techniques d’analyses maîtrisées actuellement… 

Margaux ABELLO

(@MargauxAbello) 

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