Écologiste ambitieux et militant local, David Belliard devient conseiller de Paris dans le XIème arrondissement, en 2014. Faire de la capitale française une ville écologique fait désormais partie de ses priorités. Il se porte alors candidat à la primaire écologiste. Le 1er juin 2019, il est élu tête de liste EE-LV pour les élections municipales de 2020 à Paris.

 

Vous êtes un acteur du monde écologique et du monde politique, quel engagement est né le premier ? 

Cela fait longtemps que j’ai une fibre écologiste, notamment sur la question animale. Je fais partie de ces générations qui ont vu apparaître les prémices d’une interrogation sur la planète et qui ont commencé à s’engager sur les questions écologiques. Donc oui, il y a une conscientisation très forte de la question écologique avant mon engagement politique. J’ai ressenti ce besoin de dire : “on ne peut pas résoudre les problèmes seul, il faut le faire de manière collective” ; et les écologistes me sont apparus comme le collectif le plus efficace pour changer les choses. 

 

Vous êtes engagé dans d’autres domaines : les droits LGBT+, le Sidaction etc, quelles actions comptez-vous entreprendre ?

D’abord je pense qu’on fait de la politique avec son histoire. La mienne est liée à la question des minorités et de son affirmation dans l’espace public. Dans une zone urbaine comme Paris ça ne change rien en terme de politique si l’on est gay ou non, d’où le terme de “tranquillement gay”. [ndlr : portrait de Libération 8.07.19] ll faut faire de certains sujets une priorité : l’éradication du sida possible d’ici 2030, la question de genre et celle de l’égalité au sens large. Il faut que la ville appartienne à tout le monde. En terme de municipalité, il faut proposer des endroits où les personnes peuvent organiser des lieux de fêtes plus ouverts et plus axés sur la liberté que sur la consommation. 

 

Vous avez annoncé  “transformer le modèle de mobilité” : pour qui, pourquoi, comment, quand, et combien cela coûtera ? 

La gratuité des transports pour les moins de 26 ans coûte 55 millions d’euros. Nous comptons orienter le budget sur deux grands points : la transition écologique et la question de la solidarité. Aujourd’hui les jeunes sont plus sujets à des formes de précarité sévère que le reste de la population : le hashtag #laprécaritétue qui circule énormément en témoigne. 

Le nouveau modèle de mobilité c’est passer d’une ville centrée sur l’automobile à une ville centrée sur une mobilité douce et active. C’est reconquérir l’espace attribué à la voiture pour le végétaliser et en faire des pistes cyclables sécurisées. Notre objectif est de faire une ville 100% cyclable et des zones 100% piétonnes dans chaque arrondissement. Au niveau métropolitain, je soutiens aussi le projet d’un grand réseau métropolitain du vélo. Par ailleurs avec la superficie des logements qui a considérablement diminué les gens sont davantage dehors. L’espace public (bars, rues, trottoirs) est devenu une pièce de vie, il a donc aussi besoin d’être apaisé et régulé. 

 

Vous dîtes « Plus personne ne pouvait habiter à Paris » et proposez donc un gel des loyers, est-ce la mairie qui se charge de cela ? 

Non, en effet. On ne peut plus se loger à Paris. On pourrait construire massivement, mais personne ne peut mener ce projet parce que personne n’a envie de défigurer cette ville et qu’il y a de gros enjeux climatiques. Je pense que la solution est de réguler le marché, et l’un des leviers de régulation, c’est de bloquer les prix. En ce qui concerne les logements étudiants, 600 000m² sont disponibles à Paris. Notre proposition est de créer 20 000 logements pour les jeunes. Il y a des centaines de bâtiments de la municipalité vides, il y a donc des affections à faire. 

 

Que ferez-vous pour l’écologie sur les campus ? Que conseillerez vous à un étudiant qui souhaiterait être plus eco-responsable dans son quotidien ?

Vous avez des axes à travailler sur les campus : la trajectoire du zéro-déchets, renaturer les cours et les espaces, la question énergétique, notamment avec le projet de développer l’énergie renouvelable sur l’ensemble de Paris et l’annonce d’une création d’une régie municipale pour l’énergie. Nous ne sommes pas dans une posture d’autorité mais de détermination, on ira chercher les acteurs mais tout ça doit se faire avec la communauté étudiante et avec les gens qui pilotent les campus. 

Aujourd’hui le projet du zéro-déchets est complexe lorsque vous êtes étudiants c’est pourquoi nous avons proposé la création d’une sorte de chaîne municipale de supermarchés qui répond à une thématique écologique (réduction des déchets, vrac, produits locaux, etc.) et sociale, avec des produits 15 à 20% moins chers ou des épiceries solidaires sur tous les campus. 

 

En quoi le fonctionnement de votre campagne vous différencie des autres candidats ? 

Nous menons une éco campagne, sans impact écologique puisque locale, et dont la responsable trouve des propositions pour compenser son coût budgétaire. On fait également un travail sur la gestion même de la campagne, son éthique ; notamment sur la transparence du patrimoine, des mandats, de nos idées et actions. 

 

En une phrase, pourquoi un étudiant aurait tout intérêt à voter pour vous ? 

Parce qu’on agit avec lui.elle et parce qu’en préparant son futur, on assure son présent. 

 

Propos recueillis par Camille PATURANGE  et Valentine L. DELETOILLE

illustration : Rolando CRUZ MARQUEZ

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *