Gaspard Gantzer est candidat aux élections municipales de 2020 à Paris. Il crée en octobre 2018 le mouvement Parisiennes, Parisiens, un rassemblement citoyen apartisan voulant s’impliquer dans le débat public parisien.

 

Vous voulez « faire de la politique sérieusement sans se prendre au sérieux », est-ce votre façon de vous présenter ? 

J’ai toujours considéré que la politique ne devait pas être rébarbative, pénible, mais au contraire une activité joyeuse, positive, entrainante… Je crois qu’il faut faire de la politique à hauteur d’homme. 

 

Vous ne voulez pas « d’un Paris qui invite ses enfants à grandir ailleurs ». Quelle est donc votre vision pour rendre Paris plus attractif aux étudiants ?

J’ai eu la chance de grandir à Paris et j’espère que mes enfants pourront faire la même chose. Après mes études, j’ai été chargé de TD à l’université, maître de conférence à Sciences Po, à HEC et à l’IUT de Descartes. Je n’ai finalement jamais véritablement quitté les bancs de l’école. Les échanges que j’ai pu avoir avec les étudiants m’ont permis d’élaborer un certain nombre d’idées et de propositions qui concernent la jeunesse

 

LOGEMENT

Un problème urgent est celui du logement. Sur les 300.000 étudiants à Paris il n’y a que 19.000 résidences dédiées. Ce n’est évidement pas assez. Je propose donc de créer 5.000 nouveaux logements. Ensuite, la ville doit être garante des colocations, car souvent les étudiants ont du mal à en trouver, faute de tiers garant. Enfin, je suis pour développer la colocation inter-générationnelle, car il y a des personnes qui ont des grands appartements où ils pourraient accueillir un ou deux étudiants en échange d’un peu de présence. 

Il y a de la place pour construire à Paris. Il faut des étudiants intra-muros, c’est une force de la ville. 

 

TRANSPORTS 

Les principaux modes de transport sont la marche à pied, le vélo et bien sûr les transports en commun. Pour la marche à pied il faut des trottoirs adaptés, propres et sécurisés. 

Beaucoup de choses ont été faites pour le vélo, mais il manque de pistes cyclables à l’échelle de la métropole, comme c’est le cas à Londres. 

Enfin, pour les transports publics, principal moyen de transport à Paris, il y a plusieurs décisions fortes à prendre comme automatiser plus de lignes ou faire circuler les métros la nuit. Comme ça a pu être observé à New York, plus vous développez les transports la nuit et plus vous y renforcez la sécurité. 

 

Vous faites un constat : “La ville est dégueulasse”, que comptez-vous faire pour y remédier ?

Paris est une ville sale. Il faut être impitoyable avec ceux qui ne respectent pas l’espace public et augmenter le tri sélectif. Les étudiants peuvent être les pionniers en matière de tri ou de zéro plastique parce qu’ils sont certainement plus sensibilisés que d’autres à ces questions. 

Il y a bien évidemment d’autres pollutions à ne pas négliger ; pour lutter contre la pollution atmosphérique je propose de déconstruire le périphérique et d’effectuer des travaux dans le métro, qui est à ce jour l’endroit le plus pollué de la ville. La pollution sonore est un autre fléau mais je ne suis pas pour mettre un bonnet de nuit sur Paris : boire un verre en terrasse fait partie de l’ADN de ses rues. 

Enfin il y a la pollution visuelle. On doit veiller sur la beauté de cette ville. On pourrait d’ailleurs aller plus loin : vous allez me prendre pour un dangereux baba-cool, mais je pense qu’on gagnerait à voir plus de verdure et de fleurs dans cette ville. 

 

Le hashtag #LaPrecaritéTue est très présent sur les réseaux sociaux, quelles seront vos mesures pour lutter contre cette précarité étudiante à Paris ? 

La précarité tue et fait beaucoup souffrir les étudiants partout en France et bien sûr à Paris, où tout est cher. Je pense qu’il faut faire des efforts considérables : proposer des tarifs encore plus préférentiels pour les transports en commun, créer des lieux de convivialité supplémentaires pour permettre aux étudiants de sortir pour peu cher ; mais aussi favoriser et faciliter l’accès au sport et à la culture, y compris en ouvrant les infrastructures le dimanche ou plus tard le soir. Je suis favorable à ce que la mairie donne plus de bourses d’excellence sur critères sociaux et qu’elle propose plus de job étudiants. Si on ne peut pas donner d’argent aux étudiants directement, on peut en revanche leur faciliter la vi(ll)e d’un point de vue tarifaire. 

 

En quoi le fonctionnement de votre campagne vous différencie des autres candidats ?

Nous nous sommes lancés de manière autonome en dehors de tous les partis politiques. Ce qui nous privilégions c’est l’écoute. J’ai passé des milliers d’heures à écouter des gens pendant des centaines de réunions pour que l’on puisse trouver ensemble des solutions à leurs problèmes. Paris c’est notre village ! 

 

En une phrase, pourquoi un étudiant devrait voter pour vous ? 

Nous serons ceux qui permettront aux étudiants de vivre décemment et de profiter de cette ville, car il n’y a rien de plus beau que d’être heureux à Paris. 

 

Propos recueillis par Alexandre FOLLIOT et Valentine L. DELETOILLE

illustration : Rolando CRUZ MARQUEZ

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