Etudier et travailler : est-ce compatible ? 

Allier les études et les petits boulots, c’est le quotidien de nombreux étudiants. D’après l’enquête Conditions de vie des étudiants réalisée en 2016 auprès de 60 000 étudiants, 46 % des interrogés déclarent exercer une activité rémunérée en parallèle de leurs études. L’Observatoire de la vie étudiante (OVE) ajoute que pour 50% d’entre eux, elle est sans lien direct avec les études.  

Ces emplois permettent de rentrer doucement dans la vie active et de mettre un peu d’argent de côté. Cependant pour la plupart, soit 54 % des sondés, ce salaire serait “indispensable pour vivre”. Quoi qu’il en soit, la difficulté est là : trouver un équilibre entre les  études et les petits boulots. Mission impossible entre le stress, la fatigue, les révisions… et la vie sociale dans tout ça ? 

 

Le job étudiant : Un danger pour la réussite scolaire ? 

Un étudiant travaillant en dehors des bancs de la fac a moins de chances d’obtenir son diplôme qu’un étudiant non salarié. Vraiment ? L’INSEE a mis en oeuvre entre 1992 et 2002 une étude sur un échantillon de 1600 étudiants français, restreints à des étudiants en cours d’études initiales à l’université et préparant un diplôme universitaire (DEUG, licence ou master). En 2009, l’INSEE en ressort une enquête plus détaillée, appelée L’impact du travail salarié des étudiants sur la réussite et la poursuite des études universitaires et en tire ainsi ces conclusions étonnantes. Cette étude témoigne d’un modèle mathématique s’appuyant dans un premier temps sur le travail salarié chez l’étudiant puis, dans un second temps, l’INSEE prend en compte le nombre d’heures hebdomadaires du travail salarial, et permet de déterminer la réussite à l’examen de fin d’année. Quelques chiffres ressortent de cette enquête : 37,9 % des étudiants salariés de plus de 16 heures réussissent leur examen de fin d’année contre 66,0 % pour les étudiants non salariés et 55,8 % pour les étudiants salariés de moins de moins de 16 heures.

D’après un rapport de la FAGE (Fédération des Associations Générales Etudiantes), en 2012, un étudiant dépense en moyenne 50 % de plus qu’il y a 10 ans. L’UNEF (Union Nationale des Etudiants en France) souligne ce phénomène en accusant la France de ne pas leur donner une place, et de faire preuve d’un manque de solidarité envers les jeunes.

 

Un emploi étudiant, mais à petites doses 

Yannick L’Horty, professeur d’économie à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée, et spécialiste de l’insertion professionnelle est l’auteur d’un projet d’analyse : Améliorer la qualité des emplois exercés par les étudiants. Entre 2010 et 2012, 500 étudiants en licence de sciences, lettres, droit et sciences économiques de l’université du Maine ont collaboré à cette étude. L’objectif est de concevoir des offres d’emplois de qualité proposées par les employeurs aux étudiants, en accord avec les cours de la faculté et les compétences qui en découlent. Cette étude a permis de conclure qu’un étudiant ayant un emploi de qualité réussit d’autant plus ses études qu’un étudiant qui n’en possède pas.  

Occasionnel, flexible et temporaire sont les « maîtres mots » d’un bon emploi étudiant, pour Monsieur L’Horty. Le job étudiant par excellence ne doit pas dépasser 15 heures hebdomadaires, s’exercer durant une journée de travail classique, être compatible avec les études et donc ne surtout pas empiéter sur les cours. L’idée est qu’un emploi étudiant devrait se limiter à un complément de revenus. 

Depuis septembre 2016, le ministre de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur a décidé d’ouvrir les bibliothèques universitaires en soirée, pour exemple la Bibliothèque des licences de la Faculté des Sciences de Sorbonne Université est ouverte jusqu’à 22h en semaine, le samedi et durant les périodes de révisions. On peut travailler le soir et le week-end après les cours. Excellente nouvelle pour la réussite des étudiants aux examens. Cette réforme permettra aussi de créer de nouveaux emplois étudiants ; comme les vacataires étudiants qui tiennent nos charmantes bibliothèques universitaires. 

Ne cherchez pas plus loin ! Des emplois de vacataires étudiants, de tuteurs pour diriger des tutorats du soir, des petits jobs pour participer à l’essor événementiel des universités (pour les rencontres sportives ou les journées portes ouvertes) ou encore des assistants pédagogiques évitent ainsi le déplacement jusqu’au lieu de travail, et permettent à la même occasion de participer activement à la vie de votre université.

Garance SAUDERAIS

illustrateur : Emeline CENTAURE

sources : 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *