C’était l’histoire d’un incendie, un incendie ravageur. C’était aussi celle du petit colibri. Celui qui, face à tous ses congénères atterrés, essayait désespérément par quelques gouttelettes dans le bec d’éteindre le feu.
« Colibri ! Tu n’es pas fou ? », finit par s’exclamer le tatou qui l’observait depuis un moment. « Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »1. « Je le sais mais je fais ma part », dit le Colibri.
De cette légende, Pierre Rabhi crée le mouvement Colibri en 2006. Cette mobilisation a pour but de tisser du lien entre les citoyen.ne.s et de les soutenir afin qu’ils et qu’elles prennent pleinement possession de l’espace publique et politique. Le but ? Répondre aux urgences écologiques et humaines face auxquelles le monde est confronté.
Dix ans après, Cyril Dion, cofondateur du mouvement, décide de réaliser un film documentaire avec Mélanie Laurent. L’idée du film est de retracer et mettre en avant le destin d’hommes et femmes, qui, à hauteur de leurs initiatives, font changer le monde et redonnent foi en l’humanité.
Demain est raconté comme une grande histoire, une odyssée moderne partant d’un constat et divisé en cinq épreuves : agrologique, énergétique, économique, démocratique et éducationnelle.
Face à la situation alarmante, Cyril et Mélanie se donnent pour mission de montrer qu’agir pour faire changer les choses n’est pas réservé au monde de demain. Des gens aux quatre coins du monde œuvrent déjà pour : entreprises, communes, villes, les hameaux, collectivités territoriales, mairies, maires, enfants, adultes et adolescents.
À San Francisco en 2016 plus de 80% des déchets enfouis ont trouvé une seconde vie : la municipalité a décidé de mettre à l’honneur le recyclage en prônant la réutilisation de certains produits et le compostage. Dans la ville de Totnes en Grande-Bretagne, on se questionne sur l’indépendance vis-à-vis du pétrole. Comme réponse, la collectivité a choisi de relocaliser ses richesses en favorisant l’agriculture en permaculture et en créant une monnaie locale. À Copenhague, un tiers des habitants se déplacent en vélo pour leurs trajets quotidiens. La ville travaille avec des architectes pour essayer de combiner à la fois le bien être des citadins et les environnements bâtis. L’objectif étant de créer un espace harmonieux entre la ville, l’Homme et la nature. Sur le continent asiatique cette fois, dans le village de Kutthambattam en Inde, c’est la démocratie participative qui prime : mixité entre castes, taux de scolarisation des enfants à 100%, système d’égouts et d’assainissement de l’eau, quasi autogestion alimentaire etc.
Ces exemples, il y en a pleins dans Demain. Des initiatives, qui, à peine sortie de la salle de cinéma, ne nous donnent qu’une envie, celle de prendre une pelle et une truelle et commencer à faire un projet participatif de quartier : jardins partagés, cogestion d’immeubles, végétalisation de la ville, green guérilla, soit une bouffée d’oxygène dans un monde suffoquant, une main tendue vers un “autrement ensemble”, un bien d’utilité publique.
M.L.G
couverture : affiche du film – crédits photo : Allociné
Sources :
1 : https://www.colibris-lemouvement.org/mouvement/legende-colibri
- Site internet du film : https://streamingmoviesright.com/fr/film/demain
- Dossier pédagogique : https://www.demain-lefilm.com/sites/default/files/assets/demain_dossier_pedagogique.pdf