Au Venezuela, une crise alimentaire renforce les inégalités entre les citoyens et ne fait qu’attiser la colère du peuple. La population manifeste activement pour revendiquer ses droits dans un pays marqué par une profonde dépression économique et une crise politique très forte.
Depuis, plus de six millions d’habitants, sur 28 millions au total, vivent grâce à des colis alimentaires distribués mensuellement par les autorités.
Le gouvernement vénézuélien, dirigé par Nicolas Maduro, est très contesté. Il s’oppose au parti de Juan Gaido qui s’est autoproclamé “président” par intérim en janvier 2019. Il ne nourrit sa population ni de manière équitable ni de façon régulière, selon les citoyens vénézuéliens. En avril 2016, cette distribution mensuelle de produits alimentaires a été introduite par le régime du Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV). Elle est encore en place actuellement, pour permettre aux citoyens d’affronter les pénuries liées à la crise économique que traverse le pays.
Bien que le Venezuela ne soit pas en temps de guerre, les citoyens estiment vivre dans les mêmes conditions ; se retrouvant chaque mois à attendre longuement, selon leurs dires, un colis contenant uniquement des aliments qualifiés de première nécessité (féculents : riz ou pâtes). Tandis que certains reçoivent une quantité insuffisante ou disproportionnée, d’autres reçoivent une livraison plus complète, c’est-à-dire un colis composé d’huile, de farine, de sucre, de riz, de pâtes, de lait et de sardines. Cette différence de traitement ne fait qu’accroître le fossé des inégalités dans la population vénézuélienne. De plus, l’origine des produits distribués est très critiquée par les habitants car ils proviennent majoritairement de pays étrangers.
En parallèle de ces colis alimentaires vidés de leur substance, des manifestations ont lieu pour soutenir le gouvernement de Maduro, successeur de Chavez, ou celui de l’opposition guidée par Juan Gaido. Seulement, les manifestants ne sont pas majoritaires, comme le montrent le taux d’abstention de 70% lors des élections législatives du 6 décembre remportées par les partisans du régime chaviste. Il semblerait qu’il n’y ait maintenant plus que la survie qui importe à la population vénézuélienne. Des associations comme le Programme d’aide humanitaire pour le Venezuela (PAHPV) agissent pour améliorer les conditions de vie des vénézuéliens en organisant des collectes.
Sabine LOEB
Couverture : Une femme achète des produits d’épicerie au marché municipal de Coche, un quartier de Caracas, le 20 juin 2018. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a ordonné aux militaires de prendre le contrôle des marchés populaires dans différents États du pays, au milieu d’une spirale hyperinflationniste et d’une grave pénurie d’aliments de base.“)
Photo de © Federico PARRA / AFP (DR)
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