Les lettres d’amour, le Saint Graal des troubadours 

Au Moyen Âge, l’amour courtois fait loi et les troubadours entretiennent parfois des correspondances par lettres avec les gentes dames. Cette interaction forme un jeu de séduction dans lequel le courtisan se soumet et obéit aux volontés de la dame. 

Poètes et conteurs itinérants du Moyen Âge, les troubadours sont d’une certaine manière les ancêtres des musiciens en tournée d’aujourd’hui. Véritables artistes médiévaux aux multiples facettes, ils maîtrisent l’art de la poésie et de la musique, et se produisent à la cour des seigneurs, mais aussi dans la rue lors de festivités. Ils divertissent grâce à leurs histoires, poèmes, contes et chansons accompagnés de leur instrument, généralement le luth ou la flûte. Issus aussi bien de la noblesse que des milieux plus modestes, les troubadours chantent des poèmes ou racontent des histoires en langue d’oc (occitan), dérivée du latin et très parlée en France pendant le Moyen Âge. Le tout généralement sur le thème de l’amour courtois, également appelé la fin’amor,  « amour pur » en langue d’oc. On connaît tous et toutes les légendes du roi Arthur qui courtise sa bien aimée Guenièvre, eh bien l’amour courtois, en résumé, c’est ça !

La fin’amor est donc non seulement un idéal de vie à la cour mais également une valeur prônée par les troubadours. Elle se définit par un code de galanterie et de politesse que le courtisan doit respecter à l’égard de la femme aimée. Les poètes se soumettent et obéissent aux désirs des gentes dames afin de les séduire. C’est un véritable art d’aimer où tout passe par la sublimation de la dame !

Chez les troubadours, cependant, la femme désirée est souvent inaccessible car la plupart du temps mariée à un seigneur. La fin’amor est donc parfois un art secret et très complexe. Les troubadours échangent alors par lettres avec les dames qu’ils courtisent. Ces échanges épistolaires, dont il reste aujourd’hui quelques très rares exemplaires, leur permettent de communiquer de manière discrète tout en restant dans le thème de l’amour courtois.

Après tout, quoi de plus romantique qu’un troubadour qui déclare sa flamme à une gente dame à travers une lettre ou un poème d’amour ?

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