Présidentielle au Sénégal : Ouste man Sonko 

Après de longs mois de suspense, l’opposant Ousmane Sonko a été écarté de la course à la présidentielle. Il avait pourtant été rendu éligible par le tribunal de Dakar. À un mois et demi des élections, les anciens membres du Pastef ne s’avouent pas vaincus. 

Le feuilleton Sonko continue de tenir en haleine le Sénégal. L’homme politique avait déjà échappé de peu à sa radiation des listes électorales. Condamné début juin 2023 à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », il a également été accusé d’appel à l’insurrection. Malgré ces ennuis judiciaires, le tribunal de Dakar l’a rendu éligible mi-décembre.

Néanmoins, deux événements menaçaient encore la participation de Sonko à la présidentielle. Le 5 janvier 2024, le Conseil constitutionnel qui devait juger son dossier de candidature l’a considéré incomplet. L’équipe de Sonko se défend de ne pas avoir pu obtenir certaines pièces obligatoires auprès des autorités. La veille, la participation de Sonko était déjà compromise. Le 4 janvier, il a été condamné à six mois de sursis pour diffamation. Une peine qui le rend inéligible pour les cinq prochaines années. 

S’il a perdu ses droits politiques, Ousmane Sonko n’a jamais perdu ses partisans. Celui que l’on surnomme la « comète » est très vite apparu comme le principal rival de Macky Sall, l’actuel président. À seulement 49 ans, le populaire maire de Ziguinchor aurait de grandes chances de devenir le premier homme du Sénégal au détriment d’Amadou Ba dont le parti est désuni ou de Karim Wade aux apparitions médiatiques discrètes. 

Les alliés d’Ousmane Sonko refusent de capituler. Il reste leur candidat « jusqu’au terminus ». Les avocats de Sonko ont déposé un rabat d’arrêt compte tenu du verdict du procès et ont contesté la décision du Conseil Constitutionnel après le « refus non fondé sur un texte, d’examiner son dossier ». En cas d’échec, l’opposition a déjà prévu des candidats de substitution : Barissou Diomaye Faye, le bras droit de Sonko et l’ancien ministre Habib Sy. Quoi qu’il en soit, les anciens membres du Pastef souhaitent contrer le pouvoir présidentiel. Celui-ci est remis en cause pour ses violentes répressions policières et ses interdictions abusives des manifestations. Si Sonko est bel et bien écarté, le pays pourrait connaître de nouveaux épisodes d’émeutes. Une vingtaine de Sénégalais y ont déjà perdu la vie entre 2021 et 2023. 

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