L’Open d’Australie (OA) vient de s’achever et, sans surprise, les gagnants font partie du top 5 des classements ATP et WTA. Plus étonnant, les Français ont livré une performance qui rassure.
Sept et match
Sept tennismen tricolores ont atteint le troisième tour de l’OA. Du jamais vu depuis dix ans. Trois d’entre eux ont même décroché leurs tickets pour les huitièmes de finale. Au lendemain des longues nuits australiennes, on croit rêver. Clara Burel surprend en éliminant Jessica Pegula, tête de série no 5. Mannarino ne tremble pas non plus face au fougueux Ben Shelton. Arthur Cazaux est peut-être celui qui fait le plus sensation : classé en dehors du top 100, il écarte Holger Rune, 8e mondial et favori face à lui.
Un couloir vide
Un bilan prometteur après une saison 2023 désastreuse en Grands Chelems où seule Caroline Garcia est parvenue à représenter la France en deuxième semaine. Depuis cinq ans, la situation du tennis français est préoccupante. Les quatre mousquetaires (Simon, Monfils, Tsonga, Gasquet) ont rendu les armes sans trouver de successeur. Jean-Paul Loth déplore un « trou générationnel ». La France dispose pourtant d’un million de licenciés, de plusieurs tournois internationaux et d’un budget considérable. Longtemps taboue en France, l’absence de préparation mentale est aujourd’hui pointée du doigt. La FFT a donc ouvert un pôle psychologique en 2022 afin de mieux préparer ses joueurs et leur inculquer l’esprit de compétition.
Un rebond ?
Depuis l’an dernier, un souffle juvénile console les courts. Burel, Parry, Cazaux, Fils et Van Assche ont moins de 23 ans et ont déjà intégré le top 100. Ksenia Afremova impressionne chez les Juniors. Le doyen Mannarino s’offre quant à lui une nouvelle jeunesse en devenant le 17e mondial. En recrutant le coach de Federer, Ivan Ljubicic, la FFT veut exploiter au mieux cette jeunesse ; de son côté, Tsonga a lancé le centre All in Academy afin « d’agir pour la nouvelle génération ». Les géants du tennis ne s’enflamment pas. « Il faut prendre un tournoi après l’autre », prévient J. Hénin. Les Français sont plus performants à Melbourne que dans les trois autres tournois majeurs. Pour cause, pendant la trêve, les Bleus se reposent peu et participent à des tournois de préparation avant le premier Grand Chelem de l’année. Le prochain challenge pour eux sera Roland-Garros : à domicile, les Français devront glisser sous la pression et sur la terre battue.
Louise Carn