En janvier dernier, la Haute Autorité de santé (HAS) annonçait l’efficacité à 95 % d’un test salivaire pour diagnostiquer l’endométriose. Cette maladie gynécologique inflammatoire chronique touche environ une personne menstruée sur dix dans le monde. Endotest pourrait-il être la solution tant attendue ?
Lorsque le diagnostic de l’endométriose est évoqué, la question de l’errance médicale entre souvent en jeu. Selon les Hôpitaux universitaires de Genève, il s’écoule en moyenne une période de huit ans entre les premiers symptômes et la pose officielle du diagnostic. En effet, les douleurs associées à la maladie sont multiples et varient selon les patients. La fatigue intense, les ballonnements qualifiés d’endo belly et les douleurs au moment d’uriner ou des menstruations font partie des principaux symptômes.
Les professionnels de santé peuvent par conséquent éprouver des difficultés pour détecter leur cause. Se tourner vers l’imagerie médicale peut favoriser le diagnostic de la maladie ; l’échographie pelvienne et l’IRM sont souvent pratiquées même si elles ne sont pas systématiquement concluantes.
Endotest jouerait un rôle crucial dans la lutte contre la maladie, encore largement sous-diagnostiquée. Il permettrait aux personnes potentiellement atteintes d’endométriose d’obtenir enfin une réponse. Connaître le diagnostic de façon précoce peut diriger les patients vers des solutions thérapeutiques adaptées, et de partager les pratiques qui les soulagent avec d’autres personnes touchées. De plus, le test salivaire n’est pas intrusif, contrairement aux autres examens actuellement proposés. Cela pourrait permettre aux patients anxieux d’opter pour une solution qui respecte leur intimité. Sa simplicité pourrait encourager des personnes souffrantes ayant des doutes à demander ce test auprès de leur médecin ou gynécologue.
Sur le plan psychologique, l’accès au test salivaire pourrait calmer l’anxiété médicale et prévenir la dépression chez les personnes malades, améliorant ainsi leur qualité de vie. Selon la Fondation pour la Recherche sur l’Endométriose, la maladie augmente le risque de dépression de 3,61 fois et d’anxiété de 2,61 fois.
Le remboursement de ce test par la Sécurité sociale n’est pour le moment pas garanti ; l’HAS déclare que son utilité clinique doit être le sujet d’études complémentaires. Selon L’OMS, un diagnostic précoce de l’endométriose est pourtant nécessaire et souhaitable.
Allison Caudron