En décembre 2023, la Géorgie s’est vu accorder le statut de candidat à l’Union européenne (UE). Pays situé à l’intersection de l’Europe et de l’Asie, cette candidature est perçue comme un message d’espoir par une partie de la population géorgienne, mais est vue d’un mauvais œil par la Russie. Ancien État membre de l’Union soviétique, le président russe Vladimir Poutine souhaite que son ex-vassal revienne dans son cercle d’influence.
« Non à la loi russe ! » entend-on crier à Tbilissi, capitale de la Géorgie, qui abrite un tiers de la population du pays. Après une douzaine d’années de gouvernance par le parti fondé par le milliardaire Bidzina Ivanichvili, dont la fortune a été amassée lors de l’effondrement de l’Union soviétique, le parti du Rêve géorgien a récemment fait adopter une loi sur les fonds d’investissements étrangers. Cette décision suscite un vif émoi.
Mais quelles sont les raisons de cette controverse ?
Condamnée par une majorité de la communauté internationale occidentale, notamment par les États-Unis et l’Union européenne, la loi est considérée par ses détracteurs comme un texte similaire à celui adopté par la Douma en 2012. Elle a permis de museler les médias indépendants opposés à Vladimir Poutine. Cette loi prévoit d’étiqueter la presse libre et les organisations non gouvernementales qui reçoivent plus de 20
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Dès la première promulgation de la loi l’an dernier (mars 2023), le Parlement avait fait volte-face face à l’opposition massive de l’opinion publique, marquée par une série de manifestations. Lorsque le texte a été réintroduit en avril dernier, les réactions ont été immédiates, avec une nouvelle mobilisation populaire. Les tensions ont rapidement éclaté, avec une utilisation de la force par les forces de l’ordre à la veille du vote, incluant l’utilisation de canons à eau et de gaz lacrymogène. Malgré les protestations, la loi a été adoptée le 14 mai par le Parlement à 84 voix contre 30, dans un climat houleux allant jusqu’aux coups de poing. Une valise de sanctions pourrait être déployée par les membres octroyant des aides à la Géorgie, en attendant de voir si le gouvernement reviendra sur ses pas.
Henri Humbert