Rares sont les œuvres dont l’exégèse rivalise avec celle des Prophéties. Plus de dix mille ouvrages traitent de ces mystérieuses prédictions, dont la concordance avec des événements avérés est troublante. L’encre ne cesse de couler et le doute persiste.
Michel de Nostredame (1503-1566), dit Nostradamus, apothicaire provençal, est passé à la postérité d’une bien étrange manière. En 1555, il publie Les Prophéties, dévoilant ses prédictions pour les siècles à venir. Nostradamus devient alors célèbre en prévoyant les malheurs du monde jusqu’à gagner les faveurs de Catherine de Médicis. Dans leur première édition, Les Prophéties contiennent 353 prédictions formulées sous forme de quatrains en vers, regroupés par centuries (ensemble de cent quatrains). On en dénombre 942 dans la dernière édition de 1568. Parmi les plus célèbres, on trouve l’annonce de la mort du roi Henri II, survenue quatre années plus tard dans des circonstances semblables à celles évoquées par la prophétie.
Ce qu’il en est vraiment
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Nostradamus ne maîtrisait sûrement pas le « subtil esprit du feu » de l’oracle de Delphes. Il est plus probable qu’il ait recouru à des projections de prophéties préexistantes qu’il mêlait à sa connaissance du genre humain pour anticiper des faits. Sylvain Bouchet, spécialiste de Nostradamus, explique pourquoi les prophéties nous semblent si réalisables : les malheurs d’hier sont les malheurs de demain.
Antoine Sibelle
Illustration : Celine el Feghaly