Depuis l’entrée en vigueur de la loi Vignal, certains Français ont pris la décision de changer une part de leur identité en demandant une modification de leur nom de famille.
Selon une étude de l’INSEE publiée fin avril, 144 100 français ont fait le choix d’entamer une procédure unique de changement de nom de famille entre août 2022 et décembre 2023. Il peut s’agir d’accoler les deux noms de famille des parents dans l’ordre voulu, ou bien de remplacer son ancien nom par celui de l’autre géniteur.
À l’origine de la loi : un mouvement féministe
Initialement, le collectif féministe Georgette Sand avait publié la pétition Rendons son nom à Zézette, épouse X, pour demander l’arrêt de l’invisibilisation du nom des femmes dans les documents fiscaux. Puis l’association Porte Mon Nom de Marine Gatineau-Dupré avait lancé la pétition Je t’ai porté, porte mon nom aussi. Après avoir expliqué sa démarche en vidéo fin 2021, elle a annoncé qu’Éric Dupond-Moretti l’a contacté, car lui aussi est attaché à son nom composé, en particulier au nom de sa mère qui l’a élevé seule. « Il m’a dit (…) qu’il se saisissait de cette loi pour pouvoir la porter sur son temps parlementaire » révèle la féministe. Cette collaboration donnera lieu à la loi Vignal.
Un grand succès chez les 18-39 ans
L’étude nous apprend que cette disposition connaît un grand succès auprès des jeunes : 53
Changer pour mieux se projeter
Déclencher ce processus pourrait signifier une affirmation de son identité. Pour beaucoup, commencer sa carrière constitue la dernière étape de son développement individuel et professionnel. Les jeunes générations semblent bien saisir l’importance de commencer avec un nom de famille qu’ils considèrent comme le plus approprié, en tenant compte de leur histoire personnelle et familiale.
Josselin Lucké-Baron
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