Pour ses 35 ans, le festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo a fait peau neuve. Nouveauté, un festival jeunesse a également accosté au port !
Lors de la dernière édition du festival, il a été possible de suivre des conférences sur la littérature à l’ère de Trump ou encore d’écouter Lola Lafon, Sandrine Collette et Leïla Slimani discuter de la question de la vengeance en littérature. Mais cette année, les amateurs de littérature jeunesse n’ont pas été en reste. Des albums illustrés jusqu’aux romans d’imaginaire, le festival jeunesse d’Étonnants Voyageurs a voulu mettre en avant la diversité d’un secteur de l’édition encore trop souvent sous-estimé. Par des ateliers pratiques et des conférences, la littérature jeunesse a su prouver sa plasticité comme sa pertinence.
Une plongée dans la création jeunesse
Grande tente au plancher en bois, incrustée de miroirs et de verre coloré, le chapiteau jeunesse, nommé « L’Escale » pour l’occasion, semble tout droit sorti d’un conte de fées.
C’est dans cet écrin enchanteur qu’Olivier Tallec, le parrain jeunesse du festival, a pu revenir longuement sur son processus créatif et a projeté des images de ses carnets de travail. Lui qui a commencé sa carrière en étant seulement illustrateur, il a peu à peu eu envie d’écrire ses propres histoires. Désormais auteur et illustrateur, Olivier Tallec est revenu sur le dialogue permanent qu’il tisse entre texte et image : parfois, des extraits du premier disparaissent car la seconde suffit à véhiculer l’information ou l’émotion. L’auteur de l’album Les Trois cailloux a expliqué ne jamais faire de crayonnés séparés. Les esquisses et croquis sont recouverts directement par la peinture.
Le dimanche matin, installés sur des coussins disposés devant la scène, les enfants ont écouté Loïc Clément et Anne Montel se livrer à une lecture dessinée de leur album La ballade magique de Baumerire, au fil des mots et des dessins qui se mêlent. Un texte doux et enchanteur où Judith, une petite souris, part à la recherche d’un guérisseur pour sauver son grand-père malade.
Les plus grands ne sont pas en reste, puisque les adolescents ont profité d’une rencontre avec l’auteur Victor Dixen et avec Marion Brunet, de passage à Saint-Malo avant qu’elle ne s s’envole pour la Suède, où elle était attendue pour recevoir le prix Astrid Lindgren – l’équivalent du prix Nobel de littérature jeunesse.
À la rencontre des auteurs
Bien sûr, ce salon était avant tout l’occasion de rencontrer les auteurs et autrices emblématiques de la jeunesse et de leur demander une dédicace. Au détour d’une allée, il était possible de retrouver Bénédicte Guettier, autrice de L’Âne Trotro, au stand de Gallimard Jeunesse, Manon Fargetton avec les éditions Milan, Marion Brunet, lauréate du prix Astrid Lindgren, chez Pocket Jeunesse, et bien d’autres. Dans le cadre du nouveau format « La Fabrique », les jeunes ont également pu rencontrer les auteurs et découvrir les coulisses de fabrication de leurs univers. Au rendez-vous cette année : Victor Dixen et Anne Herbauts.
Le festival jeunesse, c’était aussi de multiples ateliers pratiques, encadrés par des auteurs, autrices, illustrateurs et des illustratrices talentueux. Avec Ilya Green, les enfants ont pu créer leurs propres personnages en explorant les possibilités : du dessin au collage, tout était permis. Aux côtés de Vincent Dock, ce sont des plantes extraordinaires, à têtes de dragons et ailes d’oiseaux, qui apparaissent sous leurs coups de crayons. Lectures musicales, portraits en papier découpé, création de créatures des abysses, de pantins articulés et d’objets du quotidien déjantés, les ateliers ne manquaient pas pour stimuler la créativité des plus jeunes.
Le festival de Saint-Malo a su mettre en place des interventions qui ont stimulé et émerveillé les moussaillons, tout en ravissant les voyageurs les plus aguerris. Quel bonheur de voir qu’un monument littéraire comme Étonnants Voyageurs a consacré tout un espace à la littérature jeunesse.
Domitile Campagna, Romane Le Dain et Héloïse Vasse
Crédits photographiques : Domitile Campagna.