Un Erasmus Paris/Banlieue, les étudiants franciliens

Banlieusards, provinciaux, suburbains… tant d’adjectifs pour qualifier les habitants proches de Paris sans vraiment l’être. C’est une aubaine pour les étudiants qui souhaitent poursuivre leur apprentissage dans la capitale. Mais pour ceux qui ne parviennent pas à obtenir de place dans des résidences universitaires, dans des foyers étudiants ou qui n’ont pas la chance de trouver une colocation, la vie devient vite plus compliquée.

L’offre de l’Ile de France (IDF), en ce qui concerne les études supérieures, est considérable. Paris et ses environs polarisent un grand nombre de campus. Nanterre, Créteil, Saint-Denis, Villetaneuse, Champs-Sur-Marne, Evry, Orsay, Sceaux, Versailles et Cergy, autant de campus extra muros mais qui font partie de l’offre de l’IDF. Nous ne pouvons pas non plus oublier les communes de Cachan, Jouy-en-Josas ou encore Thiverny-Grignon. Tant de campus, tant de trajets divers et variés, et tant de temps de transport pour beaucoup d’étudiants.

La loi de la jungle, non, la loi des transports !

En moyenne, un étudiant de banlieue passe, deux heures dans les transports en commun par jour. La petite et la grande couronne présentent sans nul doute des avantages considérables, notamment au niveau des logements, mais les trajets que cela impose aux étudiants créent une véritable inégalité spatiale. Se rendre en cours prend rapidement des airs d’expédition. Jongler entre bus, trains, RER, trams et métros, pour le banlieusard étudiant à Paris, plus qu’une habitude, c’est un mode de vie. En 2010, 78% des étudiants bénéficiaient d’un abonnement Imagine R Etudiant. Environ trois étudiants sur dix habitaient en grande couronne, selon l’étude de IUA Ile de France, publiée en 2016 : une population non négligeable.

Les migrations pendulaires, que vous avez certainement évoqué au lycée, ne concernent pas que les actifs (c’est-à-dire les travailleurs). Les étudiants constituent ainsi une large part des mouvements vers la capitale et ses nombreux campus. Eh oui, l’étudiant est et doit être mobile ! La semaine, prévoir son trajet à la minute près devient une nécessité. C’est un luxe ou un risque que de repousser son réveil, même de cinq minutes. La matinée des banlieusards ressemble à un papier millimétré : réveil, douche, vêtements, petit déjeuner, brosse à dents, chaussures, sac de cours et direction le bus ou la gare. Bien souvent, toute cette routine matinale s’effectue très tôt puisqu’il faut prendre en compte chaque temps de trajet, que ce soit de chez soi à l’arrêt de bus ou le temps des changements entre les lignes de métro à Châtelet ! Il faut aussi savoir jouer avec les nombreux imprévus : pannes de signalisation, problème sur la voie, malaise voyageur ou autres incidents qui peuvent ajouter entre dix minutes et une heure au trajet. Le réveil des franciliens se fait donc entre 5h30 et 7h du matin, tout dépend du premier cours de la journée. C’est loin d’être une routine facile.

Il ne faut pas oublier les mobilités inter banlieue. De nombreux étudiants de Seine-et-Marne sont en effet scolarisés en études supérieures à Créteil ou Evry, ceux du Val d’Oise à Nanterre, Saint-Denis et Villetaneuse. Le Grand Paris est donc attendu avec beaucoup d’impatience par de nombreux étudiants franciliens pour faciliter les déplacements vers la capitale. 

 

L’accès au loisir

Au-delà des trajets domicile-lieu d’études, les étudiants cherchent également à profiter de la proximité de Paris pour sortir et s’amuser ! Mais cela peut vite devenir une contrainte que de ne pas rater le dernier Transilien (les fameuses lignes H, J, K, L, N P, R et U… eh oui, elles existent et sont très empruntées par les jeunes franciliens). La solution de secours c’est le fameux Noctilien, réseau de bus de nuit qui circulent de 0h30 à 5h30, service bien pratique mais loin d’être toujours une partie de plaisir. Il faut encore une fois tout calculer pour sortir aux MK2, les cinémas parisiens à bas prix, aux musées et expositions (qui attirent 40% des étudiants selon l’étude de IUA Ile de France), aller dans des soirées étudiantes (29%), comme celles que propose l’association Parismus, ou encore sortir en discothèques (24%).

 

Clémence VERFAILLIE-LEROUX 

 

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