Le 25 juillet, le Wakashio, un vraquier japonais chargé de 2500 tonnes de fioul, s’échoue sur le récif corallien au Sud-Est de l’île Maurice.
Le 6 août, une vidéo publiée par Radio One, une radio locale indépendante, montre l’ampleur des dégâts que l’île s’apprête à subir. L’eau turquoise s’assombrit déjà. L’air est devenu irrespirable pour les habitants de la côte. Plus de 1000 tonnes de fioul ont déjà été déversées.
Le 7 août, soit treize jours après l’accident, le gouvernement déclare l’état d’urgence.
Les habitants sont en colère. Ils dénoncent la réaction tardive du Gouvernement. Le 29 août, le pays a ainsi observé la plus grande manifestation depuis 1982. Certaines sources indiquent plus de 80 000 personnes dans les rues de la capitale d’un pays de 1,2 million d’habitants.
Le 1er septembre, on décompte déjà plus de cinquante dauphins morts, échoués sur le rivage. Greenpeace lance un cri d’alerte et annonce que 800 espèces marines sont en danger, les eaux avoisinantes étant une importante route de migration pour les cachalots et différentes espèces de baleines.
L’hydrocarbure déversé par le navire menace aussi les zones protégées telles que le parc Marin de Blue Baie, un site déjà fragile, abritant plus de trente-cinq variétés de coraux et de tortues vertes déjà menacées.
Outre les conséquences écologiques désastreuses, cette dérive risque de marquer de manière définitive le pays, culturellement et économiquement parlant.
C’est toute l’activité de pêche qui est suspendue au Sud-Est de l’île ; de nombreux pêcheurs se retrouvent alors en grande précarité.
Le Wakashio est aujourd’hui un symbole, une goutte d’eau qui a poussé les Mauriciens du monde entier à manifester contre le gouvernement. En France, plus d’une centaine de personnes ont également manifesté, devant la Tour Eiffel.
Cette crise a néanmoins permis au peuple mauricien de s’unir en une seule et même voix. Ainsi, le 12 septembre, Mahebourg a été témoin d’une nouvelle manifestation, véritable marée humaine, de nouveau très pacifique. Une lueur d’espoir, de solidarité dans cette période noire de l’île ?
LR
illustrateur couverture : Dorian Trinh Dinh (@dorian_td)
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