Prenons du recul…
Et si notre vision de la planète Terre changeait en prenant de la hauteur ? C’est ce que plusieurs astronautes rapportent après avoir effectué leurs premiers voyages dans l’espace.
L’Overview effect, nommé ainsi par Frank White pour la première fois, serait une prise de conscience de certains astronautes lors de leur observation de la Terre depuis l’ISS ou bien de la Lune.
En observant la Terre, les astronautes ne voient alors qu’une petite sphère, bleue pâle, tournant sur elle-même, perdue dans le vide de l’espace. Une petite sphère bien fragile, seulement protégée par notre atmosphère, semblable à une fine couche de papier. De l’espace, on constate que la Terre n’est qu’une seule et même chose, et non un regroupement de pays en paix ou en conflits, séparés par des frontières ou des océans. Les astronautes se rendraient alors compte de la fragilité de notre planète et la place de l’Homme sur Terre, si insignifiante face au reste de l’Univers.
La Terre, depuis l’espace, n’est pas vue comme un objet inanimé mais comme une vraie entité vivante qui nous abrite. Depuis l’espace, les astronautes auraient donc une sorte de révélation écologique en constatant la fragilité de la Terre, et réaliseraient que nous avons un devoir envers notre planète : la protéger.
Lors du retour de sa première mission, l’astronaute allemand Alexander Gerst, qui fut le commandant de l’ISS ces derniers mois, aurait eu cette révélation. Il a déclaré que si une quelconque forme de vie extraterrestre nous observait, celle-ci ne nous considérerait pas comme une espèce intelligente au vu de notre mode de vie, responsable de la destruction notre propre planète à petit feu.
Le tourisme spatial pourra peut-être nous permettre de vivre cette expérience, et non au travers des récits des différents astronautes. Faut-il voir de nos propres yeux notre Terre afin de réaliser que nous ne vivons pas dans un monde éternel, mais dans un monde qui s’épuise de jours en jours alors que nous ne faisons rien pour y remédier ?
Miguel PINTO