L’OMS a publié en janvier la liste des dix principales menaces pour la santé en 2019. Parmi elles, de nombreuses maladies microbiennes contre lesquelles des vaccins ont été établis, alors que la méfiance envers les vaccins est tristement grandissante en France. Lorsque les vaccins obligatoires pour les enfants passent de 3 à 11 en 2018, nous avons encore un des taux de vaccination les plus faibles du continent. Une étude de 2016 affirme que 41% des français pensent que les vaccins ne sont pas sûrs. Le mois dernier, un article mettant en avant le lien entre le vaccin ROR (Rougeole – Oreillons – Rubéole) et l’autisme a été très partagé sur facebook. Une information fausse, alimentant la méfiance envers les vaccins.
Leur utilité n’est pourtant plus à prouver. Nombreuses sont les maladies éradiquées ou largement repoussées grâce aux vaccins. Entre 2000 et 2016, la vaccination antirougeoleuse a évité environ 20,4 millions de décès. En 2016, 89 780 cas mortels sont encore recensés. Au niveau mondial, le taux de rougeole est en nette augmentation. Pourtant en France, en 2017, seuls 90% des enfants sont vaccinés contre.
Des maladies comme la diphtérie, mais aussi le choléra ou la fièvre jaune, que la vaccination a largement fait reculer, sont encore des menaces selon l’OMS. En Afrique, une nouvelle souche virulente de méningite met en péril la santé des habitants de 26 pays, alors qu’une pénurie de vaccins empêche leur protection. Devons-nous attendre de voir les symptômes de ces maladies de nos propres yeux, pour réaliser leur gravité ?
Certains pays n’ont pas la couverture vaccinale qu’est la nôtre. Dans les États occidentaux, la vaccination a relayé ces maladies au rang de lointains souvenirs. Pourtant, les microbes, eux, sont pour certains encore bien présents. Rien n’empêche un voyageur de les réintroduire. Si nous oublions l’importance des vaccins, toutes ces maladies reviendront. La vaccination n’est pas uniquement une décision individuelle. Elle permet la protection des personnes qui ne peuvent pas se vacciner pour des raisons médicales ou physiologiques (grossesse…). Les vaccins ne sont efficaces pour protéger une population que si la couverture vaccinale est d’au moins 80% : ce n’est pas le cas en France pour les 8 vaccins depuis peu obligatoires. En empêchant la diffusion des pathogènes, la vaccination n’est plus affaire de choix Elle devient une responsabilité à l’échelle de la population.
Margot BRUNET