Éditorial, Octobre 2018

Bastoy, petite île bucolique au large d’Oslo, a des airs de petit paradis. Pourtant, première prison « humaniste » du monde, elle est connue pour le taux de récidive de ses détenus le plus bas du monde : 16

Réhabiliter plutôt qu’emprisonner ? C’est le pari qu’ont fait ces pays nordiques avec leurs délinquants. Pari gagnant si l’on s’en réfère aux statistiques. Si le taux de récidive en France est en hausse de sept points depuis les années 90 et culmine aujourd’hui à plus de 60

La perspective morale de la prison est tout aussi incertaine et pose la question de la légitimité. L’Homme peut-il enfermer l’Homme ? Si sanctionner apparaît nécessaire au sein d’une société, la prison, utilisée depuis treize siècles, apparaît elle, comme un système pour le moins archaïque. L’emprisonnement entraîne inexorablement la mort sociale de l’individu. Le 18 septembre 1981, Robert Badinter obtenait de l’Assemblée Nationale l’abolition de la peine de mort en France. Certes, en apparence moins révoltante et moins barbare que la mort physique, la mort sociale est tout aussi archaïque et cruelle.

Alors comment donner du sens à nos prisons ? L’inspiration est peut être à puiser chez nos voisins scandinaves. À Bastoy, la prison est propre, sans barreaux et autosuffisante. Une approche plus humaniste, une prison qui respecte plus qu’elle n’opprime, une prison qui réhabilite plus qu’elle n’isole. Une prison qui a du sens.

Violette VIARD

Illustration : Arléty ROY

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